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LITURGIE LYONNAISE. 437 qui prétendaient que Charlemagne avait remplacé la liturgie de saint Irénée par la liturgie romaine : « De ces faits bien connus, il résulte que les puissances les plus jalouses d'établir partout un culte uniforme, ont toujours respecté l'attachement de quelques Eglises à leurs rites anciens et leur répugnance à changer ; on peut donc croire que Charle- magne a suivi les mêmes principes, et que la liturgie lyonnaise a trouvé grâce à ses yeux. C'est en effet la tradition constante de cette Église. » « Une observation frappante vient à l'appui de cette tradition ; on peut bien assurer qu'il n'y a pas en France de liturgie moins ressemblante à la romaine que celle de Lyon ; les différences sont aussi nombreuses que sensibles ; la majesté de ses cérémonies est un spectacle tout nouveau pour ceux qui connaissent le rit romain. Si cette église a pris la liturgie romaine sous l'empire de Charlemagne, il faut dire qu'elle a été la plus inconstante des Eglises de France, puisqu'elle est la plus éloignée du rit, qu'on suppose leur avoir été commun, et qu'elles ont dû prendre toutes ensemble. Cependant, les plus célèbres liturgistes ont fait l'éloge de son invariabilité ; elle n'a donc pas pris le rit romain dont il lui reste si peu de vestiges ; l'état actuel de sa liturgie est une preuve de sa tradition. » Quant aux changements introduits depuis Charlemagne, ils se bornèrent à une augmentation de la liturgie par l'adoption de quelques leçons tirées des Homélies et des Actes des Martyrs, et d'un très-petit nombre d'hymnes composés par saint Ambroise, saint Hilaire et saint Grégoire. L'édition du Bréviaire de 1737 publié par Mgr de Rochebonne, ne contenait, comme en aver- tissait ce prélat lui-môme, que fort peu de changements réels, et ce dernier ne différait des précédents que par des trans- positions. Plus loin on trouve ce paragraphe que nous citons aussi, parce qu'il renferme une réflexion fort sensée, et dont l'oppor- tunité est loin d'avoir disparu. « Partout les simples fidèles doivent unir leur voix à celle des prêtres, c'est l'esprit de l'Église. Le chœur n'est point un or-