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 402                     FEDOR ET LOUISE.

 fouel. Un Monsieur bien mis, qui s'interposa, empêcha le combat
 de s'engager. — Camarade, dit-il, au voiturier, comment pouvez-
 vous charger outre mesure vos pauvres chevaux ? Ne connaissez-
 vous donc pas la loi contre les mauvais traitements des animaux ?
   — Eh! oui, répondit le voiturier, mauvais traitements par ci,
 mauvais traitements par là ! On devrait bien aussi défendre les
mauvais traitements contre les hommes. Qui me force donc à sur-
 charger mes chevaux ? Hé ! ce sont ces beaux Messieurs de la ville,
qui, chaque jour diminuent le prix du transport. Peu leur im-
porte que le fourrage soit cher ou bon marché, chaque année ils
payent moins. Que faut-il faire ?On a les chevaux, il faut bien vivre
avec sa femme et ses enfants. Je me suis bien donné autant de
peine que mes chevaux pour arriver jusqu'à ce mauvais pas, et
ces beaux Messieurs, qui voulaient me battre, marchandent aussi
le prix du transport. Us crient bien aux mauvais traitements,
mais aucun n'a mis la main au char pour aider mes chevaux à
sortir de là. En me battant, le char n'aurait pas avancé d'un pas.
Il est plus facile de lever un bâton que de l'arracher de ce sable.
   Pendant ce discours improvisé la foule s'était dissipée ; en en-
tendant parler de mettre la main au char les plus furieux étaient
partis ; le Monsieur prêta son cheval ; un cocher de la cour, qui
était là avec deux chevaux de réserve, y mit les siens, et le char
de bois arriva facilement sur la chaussée.
   Mme Petermann et Louise continuèrent alors leur promenade.

                         CHAPITRE XII.

LA CHASSE EST LE PLUS TERRIBLE TOURMENT POUR LES ANIMAUX.


  Elles arrivèrent dans la forêt à une grande place où était un
obélisque avec une inscription.— C'est, sans doute, dit Mme Peter-
mann, quelque souvenir de la guerre de trente ans ou de la guerre
de sept ans. Un procureur lut l'inscription suivante : « Ici, le roi
« Frédéric-Christian le xvne a, le 20 octobre 1764, fait élever ce
« monument pour rappeler qu'un cerf dix-cors a été poursuivi
« pendant trois jours entiers avant d'être forcé. »