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                       FEDOR ET LOUISK.                        401


                         CHAPITRE XI.

IL NE FAUT PAS IMPOSER AUX ANIMAUX UN TRAVAIL TROP PÉNIBLE.


   On était en automne, les feuilles colorées imprimaient au
paysage une grande variété de nuances. Louise était auprès de
son père ; par un angle de sa fenêtre il apercevait la rue.
   — Qu'y a-t-il donc de nouveau ? tout ce qui peut marcher va
du côté de la porte.
   — Le roi, dit Louise, fait aujourd'hui une grande chasse, seule-
ment à une lieue d'ici ; tout le monde y va, même Mme Ermel
avec ses enfants et Mme Petermann qui m'avait engagée à y aller
avec elle, mais j'ai refusé.
   —Vas-y, ma chère Louise, dit le père, non pour la chasse, mais
cette foule au milieu de la forêt est d'un aspect agréable, cette
promenade sera bonne pour ta santé et si Mme Petermann est
avec toi je suis tranquille ; va seulement.
   Louise partit, enchantée de la permission ; en arrivant à la
maison sa joie fut déjà troublée par les cris de son frère, qui, à
grands eoups de fouet, chassait son chien parce qu'il ne voulait
rien comprendre ; en effet, le chien se roulait, en criant, dans les
escaliers et vint se réfugier aux pieds de Louise, qu'il caressait
en gémissant ; Louise apercevant sur sa tète et son dos les traces
du fouet, le prit dans son tablier. —Pauvre ami, dit-elle, réjouis-
toi de ce que tu es délivré de ton maître. Plutôt que de te remet-
tre à ce barbare, je te jetterai à la rivière ; en attendant viens
chez la mère Petermann,
   Louise partit ensuite pour cette chasse, où son frère s'était
déjà rendu. Une longue file de voitures, de cavaliers, de piétons,
les guida jusqu'au milieu de la forêt.
   En y entrant ils virent un attroupement autour d'un char chargé
de bois. —Le bourreau tue ses chevaux, disait-on.. Peut-on bien
charger ainsi deux chevaux à moitié morts de faim? Il faut lui
donner une correction et le rosser. On commençait déjà à le
menacer du bâton , lorsque le cocher se mit en défense avec son
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