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320 1)E L'ARCHITECTURE l'entraînement de l'époque qui pousse en avanl au lieu de tirer en arrière, modéreront et dirigeront. Nous aurons gagné , il faut le reconnaître , à cet engoue- ment archéologique une connaissance plus approfondie de l'art du moyen âge, et cela peut bien s'acheter au risque de quelque exagération et de quelque anachronisme; seulement, il ne faudrait pas que l'exemple devînt trop contagieux ; il ne faudrait pas surtout que cette dernière classe des archéo- logues, restreignît ainsi volontairement sa mission, et oubliât qu'il y a là , naissante et déjà pleine de force, une école nou- velle qui ne demande qu'à être dirigée, et qui aura, aussi bien que ses devancières, et grâce aux maîtres de goût et d'imagination qui se sont mis à sa tête , ses principes, son caractère et son style. Et déjà ne peut-on pas définir les principaux traits de cette jeune architecture? Le principal et le plus saillant sera d'abord, et avant tout, l'appropriation de l'édifice à sa destination, sans quoi il faut poser en principe, qu il ne pourra y avoir ni beauté réelle, ni effet pittoresque. Je sais loule la réflexion que l'on doit mettre dans les inno- vations , et tous les écarts que son oubli peut amener ; mais je suis persuadé aussi que nous n'osons pas assez. Voici ce que disait Bernardin de Saint-Pierre : « Le goût de nos artistes a été égaré par celui de nos bour- geois. Comme ils savent que c'est moins la nature que leur travail que l'on estime, ils ne cherchent qu'à se montrer eux- mêmes. De là vient qu'ils mettent quantité de riches acces- soires dans la plupart de nos monuments, et.qu'ils y oublient souvent 1 objet principal. Ils font, par exemple, pour les jardins, des vases de marbre où l'on ne peut mettre aucun végétal ; pour les appartemenls, des urnes et des amphores où l'on ne peut verser aucune espèce de liqueur ; pour nos