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ET DE L'ARCHÉOLOGIE. 321 villes, des colonnades sans palais ; des portes, dans les lieux où il n'y a point de murs ; des places publiques, divisées de barrières, pour empêcher le peuple de s'y rassembler. « 11 y en a qui mettent, dans les trophées qui couronnent les hôtels de nos princes, des arcs, des flèches, des catapultes, el qui ont poussé la simplicité jusqu'à y planter des enseignes romaines, où on lit : S. P. Q. R. ; c'est ce qu'on peut voir au palais Bourbon. La postérité croira que les Romains étaient, dans le XVIIIe siècle, les maîtres de noire pays. El comment, nous qui sommes si vains, prétendons-nous l'occuper de notre mémoire, si nos monuments, nos médailles, nos trophées, nos drames, nos inscriptions , lui parlent sans cesse des étrangers et de l'antiquité ?..., « Les Grecs el les Romains étaient bien plus conséquents; jamais ils ne se sont avisés de faire des monuments inutiles. Leurs beaux vases d'albâtre el de Calcédoine, servaient dans leurs festins à mettre du vin ou des parfums ; leurs pérystiles annonçaient toujours un palais, leurs places publiques étaient uniquement destinées à rassembler les citoyens Notre peuple est, dit-on, sans patriotisme ; je le crois bien, car on fait tout ce que l'on peul pour le lui faire perdre « Nos artistes s'écartent quelquefois de l'objet principal, jusqu'à l'omettre tout à fait. On monlrail, il y a quelques années, dans un des ateliers du Louvre , le tombeau du Dauphin el de la Dauphine, destiné pour la ville de Sens. Tout le monde y courait et en revenait extasié d'admiration. J'y fus comme les autres : la première chose que je cherchai à y reconnaître fui la ressemblance du Dauphin el de la Dau- phine, à la mémoire desquels ce monument était élevé. Il n'y avail pas seulement le médaillon. On y voyait le Temps avec sa faux, l'Hymen avec ses urnes, et toutes les idées rebattues de l'allégorie, qui est souvent, pour le dire en passant, le génie de ceux qui n'en onl point. Pour achever d'éclaircir 21