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DES ORIGINES DU DEVOIR. 219 être et l'auteur de tout bien et comme étant le beau et le bien dans leur substance ; delà , le mouvement du cœur vers Dieu, l'amour de Dieu. Ce Dieu qui a fait le monde, n'est pas le monde ; il a la réalité el la personnalité de l'être, el pour attribut l'infini : A l'âme humaine, comme douée de connais- sance el de volonté, la spiritualité ; comme conséquence, l'immortalité ; et pourfin dernière une union plus intime avec le bien et le beau infinis. Celle morale comprend dans ses moyens tout ce que veut le plus sévère christianisme, le re- noncement à nous-mêmes, le gouvernement de nos pas- sions, le sacrifice de nos instincts matériels aux mobiles les plus élevés, la subordination des sens, l'élévation habituelle de l'âme par la contemplation de l'infini, ce qui comprend le sentiment de noire dépendance,et la prière. Bien loin de nous de ne pas hautement proclamer qu'il manque encore là ce qui forme le sommet de la vertu, ce ca- chet de la sainteté que peut seule donner la loi de grâce; c'est elle qui confirme et qui couronne. Elle confirme par ses enseignements clairs, précis et universels sur l'origine et la fin de l'homme, elle couronne par l'assistance merveil- leuse qu'elle nous révèle, et par le sentiment du Dieu avec nous qu'elle fait présider à toutes nos épreuves. Elle est une lumière et une force qui complètent, mais aussi qui suppo- sent, notre lumière et notre force propre. De même que la connaissance des principes de la vertu naturelle est une pré- paration à celle de la verhi chrétienne, la pratique de la pre- mière est un acheminement à la pratique de la seconde. Nos traditions sacrées nous témoignent qu'à l'époque de la pro- mulgation de la loi évangélique, la première réeolte que fi- rent les saints moissonneurs fut celle des âmes pures qui avaient résisté à la corruption du monde payen. Le môme phénomène se produit dans la série des âges. C'est par le côlé des cœurs naturellement droits que le christianisme s'est ton-