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138 DES LETTRES lèbrent, et pour les nobles sentiments qu'elles expriment. Développant ainsi la conscience de la beauté morale, elles sont tout à la fois un honneur pour l'esprit humain et une source de hauts enseignements. S'il n'est qu'un petit nombre de lettrés qui puissent s'éle- ver jusqu'au beau dans la composition de leurs ouvrages, tous s'habituent a le discerner du laid. Leur goût se forme et les aide ensuite dans toutes les choses de la vie, qui se dirigent bien moins par des raisonnements du domaine de l'intelligence que par ce tact naturel, don précieux de quel- ques esprits d'élite, et que l'éducation doit s'appliquer à rendre de plus en plus parfait. Si la poésie et l'éloquence développent dans notre esprit l'idée du beau intellectuel et du beau moral, elles peuvent comme la peinture, exprimer la beauté physique ; bien plus, mieux que les arts plastiques, elles en font saisir le véritable caractère, c'est-à -dire l'intime connexion avec la vérité et la moralité. En effet, si la perfection de la forme humaine ré- veille en nous l'idée du beau, c'est seulement parce qu'elle traduit au dehors une belle intelligence ou une belle âme : rapports que le langage peut seul faire saisir, et qui assurent aux lettres le privilège d'embrasser l'idée du beau dans toutes ses manifestations. VI. En résumé, les sciences nous donnent les idées les plus hautes et les plus justes sur l'unité, la puissance et la sa- gesse de Dieu ; elles jettent les plus vives lumières sur la nature physique de l'homme et sur l'ensemble du monde extérieur. Nous y trouvons les principes de la méthode, comme la grandeur des résultats dans tout ce qui touche aux vérités de l'ordre naturel ; elles ont le degré d'utilité