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                       ET DES SCIENCES.                     139

propre a la domination de l'homme sur la nature ; enfin, elfes
développent dans notre esprit l'idée du beau intellectuel.
   A côté de ces faces éclairées d'une si vive lumière, les
sciences en laissent d'autres dans une complète obscurité ;
elles ne nous disent rien sur la justice de Dieu et sur le
culte qui lui est dû ; peu de chose sur l'homme considéré
dans ses sentiments, ses passions et ses idées; peut-être
nous donnent-elles une opinion erronnée de sa puissance ;
leurs méthodes comme leurs résultats restent en dehors des
vérités morales ; elles laissent les disciples appliqués uni-
quement à leur étude dans l'ignorance la plus complète du
bien et du mal, du juste et de l'injuste.
   Les avantages propres aux sciences manquent aux lettres,
et par contre, celles-ci comblent toutes les lacunes de celles-
là. Au silence des mathématiques et de l'histoire naturelle
sur toutes les questions morales, elles opposent des
solutions qui échauffent le cœur autant qu'elles éclairent
l'esprit. Que conclure de ce rapprochement? Evidemment
une éducation qui ne laisserait pas de lacune associerait
dans une sage mesure les lettres et les sciences, les com-
pléterait les unes par les autres, et de leur association for-
merait un tout parfait. Mais si cette combinaison est
désirable, elle n'est pas proportionnée aux forces de la
jeunesse. Un choix est nécessaire ; et, quelque désir qu'on
ait de s'arrêter a l'une de ces solutions moyennes qui ne
froissent personne, force est bien de se décider. Quel parti
prendre alors, si le but, comme chacun l'admet, est de for-
mer un homme digne de la liberté, capable de se diriger et
de diriger les autres ? Evidemment, cet homme sera surtout
celui qui connaîtra le mieux ses passions, ses faiblesses et ses
erreurs ; qui sera le plus éclairé sur ce qui est juste ou in
juste, méritoire ou coupable ; qui saura le mieux apprécier
la nature des secours qu'il peut attendre de Dieu ; et en