Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                       ET DES SCIENCES.                      123

n'ont pas de type plus saisissant que ceux d'Atrée et de
Thyeste, d'Etéocle et de Polynice, comme la douce intimité
des sœurs et des frères ne s'exprime pas avec plus de
charme que dans les épanchements d'Oreste et d'Iphigénie
échappée à la mort.
   La prudence maîtresse d'elle-même se personnifie dans
Ulysse ; le courage bouillant dans Achille ; la sagesse du
vieillard dans Nestor.
   Le cours de littérature dramatique de M. Saint-Marc
Girardin offre un tableau complet et animé des sentiments
que les poètes ont exprimés sous cette forme saisissante qui
échauffe le cœur.
   Dans les citations que l'auteur emprunte à la Grèce, à
Rome, et, aux temps modernes, se déroule le tableau émou-
vant de toutes les scènes que peuvent enfanter les rapports
des hommes les uns avec les autres. La règle morale res-
sort comme d'elle-même du jeu des événements, et l'on peut
voir à quel point la vie littéraire initie à là connaissance du
cœur, et prépare a comprendre le milieu moral où doit
s'exercer la liberté.
   Mais ce n'est pas seulement l'homme en famille que les
lettres font connaître ; elles nous le montrent dans les états
divers que crée la constitution des sociétés. L'histoire nous
familiarise avec toutes les formes de gouvernement; véri-
tables liens des hommes entr'eux, depuis le joug pastoral
des peuples nomades qui vivent sous la tente d'Abraham
et de Jacob, jusqu'au despotisme des puissants dominateurs
qui du Capitole dictaient des lois à l'univers. Elle nous dit les
instincts, les moeurs et les vertus de toutes les classes des
sociétés. Qui nous instruira davantage sur le caractère du
peuple devenu gouvernant, que l'ostracisme des Athéniens
envers leurs plus grands hommes ? Qui nous le montrera
mieux incertain et mobile que sa fuite sur le mont sacré,