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Aij ÉLOGE DE LOUIS-GABRIEL SUCHET. gauche, au combat de Neumark, en Styrie, il fut nommé chef de brigade sur le champ de bataille, à la suite d'une action d'éclat. De là «il fut envoyé en Suisse, pénétra dans le pays de Vaud, traita au nom du général de division Ménard, avec les envoyés de Berne et de Fribourg ; il concourut à la prise des postes importants de Moral et de Gumine, à la capitulation de Fri- bourg, et enfin au combat qui eut lieu à Seuvine, après lequel l'armée s'avança sous les murs de Berne, el opéra sa jonction avec les troupes venues du Rhin. La brillante conduite de Suchet lui valul alors l'honneur d'être député à Paris, pour offrir au Directoire les vingt-trois drapeaux pris à l'ennemi. Celle distinction lui fit obtenir des armes d'honneur, el le brevet de général de brigade. Après avoir rempli celte honorable mission , il retourna à l'armée, où peu de temps après il fut désigné pour l'expédition d'Egypte, dont il ne devait cependant point faire partie. Depuis longtemps l'imagination du vainqueur de l'Italie rêvait des expéditions triomphales au fond de l'Orient, ber- ceau de la civilisation du monde, où la gloire des conquérants resplendit dans la nuit des âges ; la possession d'Alexandrie et de Constanlinople , ces deux clefs de l'empire des Indes, pouvait réaliser les vastes desseins que formait l'ambilion de Bonaparte. Déjà , pendant les négociations d'Udine, il avait fait venir de Milan les livres de la bibliothèque ambroisienne, relatifs à l'Egypte, et les annotations que sa main y a laissées ont permis de suivre le cours de ses pensées. On a vu quels soins il s'élait donnés pour créer des rapports el des amiliés en Grèce, en Albanie et dans l'Asie-Mineure. Pair le traité de Campo-Formio, qui nous assurait la cession des îles véni- tiennes de Corfou, de Zanle, de Côrigo, de Céphalonie, il avait déjà porté vers le Levant la puissance de la France. Les rêves d'une gloire orientale, la conquête d'un immense