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398             MONOGRAPHIE HISTORIQUE DU BUGEY.

Motte sarrasine, je l'ai faiete ici peindre au naturel afin que
ceux qui, doresnavant, passeront par là, en puissent prendre
cognoissance et voyent encore les doubles fossés et la masse
tout entière. »
    La gravure de Siméoni représente, en effet, cette petite
fortification, connue sous le nom de fort sarrazin, espèce de
redoute en terre, construite par Aymon, comte de Savoie,
pendant ses guerres avec le dauphin de Viennois ; la méprise
de cet archéologue est d'autant plus étonnante que cette for-
tification du moyen âge n'a rien de commun avec un camp
romain.
    A la fin du dernier siècle, les vestiges de la caslramélation
de Saint-Maurice de Rémens, étaient encore intacts, sur un
terrain inculte, servant de pâturage communal. Les dimen-
sions, la forme et la disposition nous en ont été conservées
avec exactitude ; leur appropriation à une seule légion donne
une probabilité remarquable à la tradition qui attribue ce
campement à Sergius Galba.
    Le camp d'une légion ressemblait à une ville de forme
quadrangulaire, avec ses rues larges et uniformes et ses
remparts en terre, de douze pieds d'élévation. Il esl aisé
d'imaginer, ajoute Gibbon, qu'un carré dont chaque face
est d'environ deux mille pieds, suffisait pour contenir vingt
mille hommes. Or, la castramétation de Saint-Maurice-de-
Rémens, mesurée par Thomas Riboud, contenait les mêmes
dimensions. Voici la description qu'en a faite cet archéologue
d'après ses propres observations, el suivant un plan tracé
par un de ses amis du Rugey, en 1788, avant que la
charrue en eût effacé les vestiges (1) :


   (1) Essai sur l'étude de l'histoire des pays composant le département ' de
l'Ain, pour la recherche, des monuments militaires dont il reste des vestiges ; par
Thomas Riboud. Bourg-en-Bresse. Imp. de Bottier.