page suivante »
MONOGRAPHIE HISTORIQUE DU BUGEY. 399 « Ce camp présentait la forme d'un carré long, dont les côtés nordel sud avaient une étendue de douze.cenl cinquante pieds, et ceux, est et ouest , de deux mille quatre cent trente-sept pieds. La ligne , au levant, était effacée, et cette partie de la castramétation se confondait avec la plaine. On reconnaissait parfaitement, au nord, la porte d'entrée principale, ainsi que les rues et quartiers marqués par des massifs cubiques en terre, ou petits tertres placés régulière- ment. «Thomas Riboud a minutieusement retracé les vestiges de ce camp. Un auteur contemporain de Riboud, feu Rou- hier, de Nantua, en son Encyclopédie sêbusienne, manuscrite, parle ainsi de cette antiquité du Bas-Bugey, visitée par lui avant 1789 : « Ce camp romain, que j'appellerai Camp de Saint- Maurice-de'Rèmens,a été, comme on le voit encore,—l'auteur écrivait en 1808,—par de larges fossés et les douves relevées sur ses bords, un camp fortifié; il s'appuyait, au couchant, contre le marais de Château-Gaillard; au midi, contre la rivière l'Albarine. Depuis douze ans, ce monument a été fort dénaturé, parce que le terrain qu'il occupe était com- munal et que, le partage en ayant été fait entre les habitants de Saint-Maurice-de-Rémens, il a été livré à la culture. Le soc de la charrue en a fait disparaître les traces, a nivelé le sol et comblé les fossés. Mais, auparavant, la pelouse du pâturage avait conservé ses formes, à tel point que, en tenant à la main les descriptions que Polybe el Végèce nous ont laissé des camps romains, on reconnaissait le quartier de chaque centurie, etc....... » Après ces témoignages circonstanciés et précis, il ne reste plus qu'à examiner si la tradition qui y a attaché le nom de Sergius Galba est conforme à l'histoire. Jules César chargea son lieutenant d'une expédition dans le Valais, pour surveiller el contenir les Nanluates, les