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                        LES TOURISTES A ROME.                             41

 lement. Il déclame continuellement contre la superstition et
 les abus de la cour de Rome. Dans son orgueil britannique ,
 il remercie le Ciel de ce qu'il ne ressemble pas aux antres, et
 se complaît en son mérite éclatant. Il est dans une perpé-
 tuelle indignation contre le clergé romain et accepte comme
 vraies toutes les mille absurdités scandaleuses que l'on débite
 sur les abbés musqués , les prélats mondains et le luxe des
 cardinaux. Je ne veux pas contester tout ce qu'il y a de déplo-
 rable dans les habitudes cléricales de la ville de Rome. Je sais
 qu'il faut en gémir, et ce n'est pas en niant le mal qu'on par-
 viendra à le guérir. J'avoue que si nous comparons la con-
duite et la dignité du clergé français avec celles des abbés
romains , nous trouvons une grande différence à notre avan-
tage. Mais l'Anglais est comme le critique de l'Évangile , qui
voit une paille dans l'œil de son voisin*, landisque lui-même
a une poutre dans le sien. Où trouvera-t-on un clergé plus
fanatique , plus bigot et plus faslueusemenl tyrannique que
celui d'Angleterre? Quand on a des évoques avec des revenus
monstrueux , des pasteurs bien rentes et fainéants, qui font
gérer leur cure par des mercenaires, tout un clergé anglican,
organisé pour administrer religieusementles communes catho-
liques de l'Irlande , et qui n'a d'autre peine que de toucher
les revenus de paroisses sans paroissiens, quand on a pour
pape un roi libertin ou une femme reine ; oh ! vraiment, on
n'a pas le droit d'être si superbe ; on devrait se montrer un
peu plus modeste , et ne passant déclamer contre la Babylone
moderne (1).

   (i) Le fanatisme anglican ne s'est jamais montré aussi stupide et aussi
ignorant qu'à l'occasion de la ridicule agitation causée par la nomination du
cardinal Wiseman à l'archevêché de Westminster. La bigoterie anglaise a dé-
passé bien au-delà l'intolérance qu'elle reproche à la superstition romaine.
Entr'auties absurdités, je citerai une scène dont l'auteur principal fyt un
homme considérable. Dans une réunion anglicane, à Londres, le docteur Mac-