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GÉRARD DE ROCISSILLON. 21 à regretter que le temps n'ait pas épargné la précieuse offrande de Berthe, sa femme, à saint Rémi, archevêque de Lyon. C'était une nappe d'autel, brodée de sa main, et qui subsistait encore à la fin du XVIIe siècle, dans le trésor de l'église de Saint-Etienne, unie à celle de Saint-Jean. Le milieu de cet ornement était occupé par la figure de l'Agneau sans tache, accompagné des deux let- tres A et £ 1 , et tout autour se lisaient, disposés de différentes manières et tissus de fils d'or, seize vers latins , dont trois rap- pellent le nom de la donatrice et du donataire : Agne Dei mundi qui crimina dira tulisti Tu nostri miserans cunctos absolve reatus. Hic panis \ivus celestisque esca paratur Et cruor ille sacer qui Christi ex carne cucurrit. Sumat perpetuam pro facto Bertha coronam Haec cujus studio palla haec effulgurat auro. Remigius praesul Christo per saecula vivat Exutus vitiis culparum et tabe piatus Hostia viva Deo sanctaque in corpore factus Cui Deus omnipotens quotiens haec liba sacrabit Concédât veniam, tantoque in munere partem Atque suis sanctis societ post funera mortis Qui cupit hoc epulum sanctumque haurire cruorem Se prius inspiciat, cordisque sécréta revolvat *ît quidquid tetrum conspexerit et maculosum yluat offensus omnesque relaxet et iras. « Cette nappe, dit l'historien de la Mure, paraît encore main- ; nant fort belle, quoiqu'elle ressente bien le vieux temps... et ,emble encore aujourd'hui de mesure pour l'autel de cette même église. » Quelques années plus tard, elle avait, on ne sait comment, disparu du trésor de l'église métropolitaine, où le P. Menestrier la fit vainement rechercher, il n'y a pas lieu de