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20 GÉRARD DE ROUSSILLON. Au surplus, on se contentait souvent à cette époque d'inscrire dans les nécrologes et sur les tombeaux la date du mois sans faire mention de l'année. L'épitaphe du jeune Thierry, dont le style et la forme attestent l'exécution primitive nous en fournit la preuve : Francia quem genuit Lugdunus flumine sacro Diluit et Christo participare dédit Theodricum innocuum retinet hic urna sepultum Quem dura ex ipsis mors tulit uberibus Nec tamen in mortis poterit consistere regno Quem vitae aeternae fons sacer exhibuit Germine praeclaro claris natalibus ortus Vix anni unius transierat spatium Sed Christi in regno aeternos ille obtinet annos Atque agnum niveum candidus insequitur Deponat lacrymas pietas jam sancta parentum Praemissum studeat pignus ad astra sequi Abstulit hune terris octimbris concita mensis Quinta dies celso restituit que Deo. Cette inscription est empreinte de la profonde douleur des pa- rents que précédait au tombeau leur enfant, à peine âgé d'un an. Elle nous apprend la noble origine de Thierry, né dans le pays qui commençait à porter le nom de France, son baptême à Lyon et enfin sa mort, arrivée le cinq d'un mois d'octobre, dont elle ne rappelle pas l'année. Durant l'époque où il gouverna le royaume de Provence, Gérard résidait ordinairement à Lyon ou à Vienne. Nous venons de voir qu'il fit baptiser son fils dans la première de ces deux villes et que les solides murailles de la seconde furent le dernier espoir de sa fortune expirante. Plusieurs chartes attestent sa généreuse piété envers les églises de Lyon et de Vienne qui lui furent re- devables de donations et de restitutions importantes ; mais il est