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14 GÉRARD DE ROUSSILLON. comprise dans les limites du royaume que l'empereur venait de former pour le plus jeune de ses enfants, Charles, dit le Chauve, Gérard dut jurer fidélité à ce prince. Mais, après la mort de Louis- le-Débonnaire, il abandonna le parti de Charles pour embrasser celui de Lothaire, son frère aîné. Il joua un rôle très-actif dans les guerres entre ces deux princes , mais il y a Heu de croire qu'il se réconcilia avec Charles, puisqu'il obtint le comté de Bourges, dépendant à e ses domaines d'Aquitaine. Son attache- ment pour l'empereur Lothaire l'emporta de nouveau, et il parait qu'il laissa à des lieutenants le gouvernement du Berry pour accepter les fonctions plus importantes de comte de Bourgogne et de Provence. Il ne faut pas oublier que ces deux noms se con- fondaient alors dans une commune signification pour désigner les pay3 anciennement occupés par les Bourguignons. Cette Bourgogne, toutefois ne comprenait plus la Bourgogne infé- rieure , dite duché de Bourgogne, que le traité de Verdun avait distraite en faveur de Charles-le-Chauve. Gérard donc, en qualité de comte de Bourgogne et de comte de Provence, titres que lui confèrent indifféremment les chroni- ques , acheva de soumettre, au nom de Lothaire, la Provence, agitée par la rébellion du comte Fulchrade. Avant d'entrer dans le cloître où il devait bientôt mourir, l'empereur le choisit pour tuteur on gouverneur de son fils Charles, auquel était attribué, sous la dénomination de royaume de Provence, les contrées renfermées entre les Alpes, la Médi- terranée et le Rhône, de Lyon à Marseille, y compris les diocèses de Viviers et d'Uzès, au-delà de ce fleuve. Sa confiance ne fut point trompée ; Gérard sut protéger l'enfant contre les emporte- ments de ses frères, et assurer la couronne sur sa tète débile. Ce royaume lui dut son existence ; il chassa les Normands du delta de la Camargue, et, non moins redoutable aux ennemis du dedans qu'à ceux du dehors, il arrêta sous les murs de Mâcon Charles-le-Chauve, qui se disposait à envahir les états de son neveu. Il suffisait à tout, et les seigneurs provençaux s'apaisèrent à ce point, sous son vigoureux gouvernement, que les chartes nous montrent le comte Fulchrade lui-même au nombre des Fi-