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LA GROTTE DE LA BALME. 481 L'an du Seigneur 1307, le 16 des calendes de mai, mourut le seigneur Rumbert de bonne mémoire, dauphin de Vienne, qui édifia ce monastère en Vhonneur de Dieu, de la bienheureuse Marie et du bienheureux Jean-Baptiste. Il serait prudent de transporter dans l'église de la Balme et d'encastrer dans le mur du chœur ce curieux monument de l'art épigraphique et de l'histoire, qui pourrait devenir la proie de quelque avide touriste. Une courte inscription, placée au-dessus, rappellerait son origine. L'architecture civile est représentée à la Balme par deux mai- sons du XIIIe siècle, ayant leur pignon sur la principale rue. La première est simplement décorée d'une petite fenêtre à baies gé- minées ; un arc boutant soutient l'un de ses angles. La seconde, dite des Templiers, est très-remarquable. Au rez-de-chaussée, à côté d'une vaste cheminée, est pratiquée dans la muraille une petite armoire ayant la forme de deux fenêtres en lancettes. Le premier et unique étage, légèrement porté en encorbellement est éclairé par une élégante fenêtre nervée, dont il est facile de re- composer la décoration, malgré l'absence du meneau central. L'intérieur de cet étage offre, dans un angle, une cheminée semi-circulaire, supportée par deux consoles. Deux petites ta- blettes, taillées en forme de patte d'oie, sont disposés latérale- ment pour l'entrepôt des objets usuels. Le tuyau cylendrique se prolonge bien au-dessus du toit. Nous avons observé, dans le re- marquable donjon de Clansayes (Drôme), une cheminée ayant quelque rapport avec celle-ci. En quittant la Balme, saluons les restes du vaste manoir d'Àmblerieu, dont nous avons déjà parlé. Ses mâchicoulis et ses tourelles ont passé sous le niveau révolutionnaire ; mais on peut encore, par ces nobles ruines, se faire une idée de l'opulence de la famille qui se bâtit, au XVIe siècle, cette demeure dans un site si gracieux. Nous sommes autorisé à croire, par les armoiries déjà décrites, que cette famille fut celle de La Balme. VICTOR TESTE. 31