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                       DES SEGTJSIAV1 LIBEEÃ.                              -103

toutes les susceptibilités de langage, pourvu que leur domination
n'y perdît rien. Ainsi, les peuples liberi et les peuples fœderati
acquittaient leur impôt, faisaient les corvées pour l'entretien des
grands chemins de l'Empire, fournissaient les chevaux et tout ce
qui était nécessaire en roule à ceux qui voyagaient pour le ser-
vice de l'Etat, non pas à titre de sujets, mais à titre d'alliés
Qu'importait aux Romains ? La dépendance était la même, mais
les mots adoucissaient la chose. «Les alliés, dit l'abbé Dubos,
étaient aussi soumis aux princes que les autres sujets. Ils étaient
comme eux justiciables des officiers de l'Empereur. Mais il suf-
fisait à Rome d'être obéie ; il lui importait peu à quel titre. «
 « Romani, dit Tacite [Ann. lib. \b), apud quosjus imperii valet
 inania transmittuntur. » Avec sa verve satyrique, Juvenal (Sat.
 8, disait :
               SÃŽ frangin virgus SOCIORÃM in sanguine.

  V. La preuve la plus marquée de la sujétion des peuples alliés
ou libres, c'est que les Romains donnaient ou ôtaient les titres
de liberi, on de fœderati, étendaient ou diminuaient les privilè-
ges qui y étaient attachés, suivant leur bon plaisir. Appiennous
apprend que Sylla dépouilla les Athéniens de leurs privilèges en
même temps que de leur liberté (l), et nous savons par Suétone
et par Dion Cassius qu'Auguste en agit de même à l'égard de
plusieurs villes alliées (2).
   VI. M. l'abbé Roux n'est pas le seul qui, dominé par l'amour du
pays, se laissant caresser par le titre de liberi, ait cru voir dans ce
mot le témoignage d'une indépendance qui n'a jamais existé. Dans
des Études fort intéressantes sur le hault pays d'Alvergne (3),
M. Deîsons invoquait aussi ce même titre de liberi, pour prétendre
que les Arvernes, pendant tout le temps de l'époque gallo-romai-
ne, avaient conservé leur indépendance. Un savant modeste et bien
regrettable, un ,de 'ces hommes dont le temps fait ressortir les
travaux et accroît la réputation, M. Gonod lui a répondu et par-
  Ci) Appiem, Mithridate.
  (2) Sueton , In Angnsto, c. 47; — Dion Camus, lib". UV.
  {3) Tablettes historiques de l'Auvergne, par M. BouillM, lom. V, p. 1.