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222 LES MEMOLANUM ET LES FINES. étaient établis des officiers du fisc, pour percevoir les droits que devaient payer les marchandises. On sait que les Romains avaient plusieurs sortes d'impôts. Parmis ces impôts, l'un des principaux était celui nommé portorium, qui avait reçu ce nom parce que, dans l'origine, il frappait seulement les marchandises qu'on trans- portait des ports d'Italie et des provinces. Depuis, il s'étendit, sous le même nom, aux marchandises qui traversaient certains ports, ou qui entraient dans certaines provinces et certaines villes (1) .• Quacumque iter est, dit Pline-1'Ancien, parlant des marchands qui venaient d'Arabie, alicubi proaqua, alicubi propabulo, aut pro mansiontbus, variisque portoriis pendunt (2). Suétone, en citant un acte de Vitellius pendant son règne, heureusement si court, s'exprime ainsi : Fœneraforumet stipulatorum publicano- rumque qui unquam se aut Roma debitum, aut in via portorium flagitassent, vix ulli pepercit (3). Ce n'était pas seulement le gouvernement romain qui percevait cet impôt portorium, mais certains peuples et quelques cités avaient reçu le privilège de le percevoir pour leur compte, à l'entrée de leur territoire (4) vecti- galia quœ a Bivo Augusto accepisse dicitis, custodite,, dit Ves- pasien aux décurions de Gabora en Espagne, dans une inscription citée par Gruter (5). Or, pour percevoir ces droits à l'entrée des provinces et du territoire des peuples, il fallait des agents qui, du nom de l'impôt qu'ils percevaient, étaient appelés portitores (6). Des mansions étaient sans doute construites pour les loger, eux et leurs fa- milles. En nombre plus ou moins grand, des soldats appelés stationnaires étaient placés à chacun de ces Fines, pour aider à la perception des douanes et forcer les récalcitrants (7). Tous ces (T)Burmann. Vecligalia pop. iiom., chap. V. (2) Liv. XII, chap. XIV. (3) Vitellius, chap. XIV. (4) Suétone, Tibère, chap. XL. - -Lampride, chap. XXI. (5) Page CLXIV. (6) Asconius Peditius, de divinatione, chap. X.—Donatus Vornius. (7) Suétone, Auguste, chap, XXXII.—Dion, liv. XLVIII.