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                               VLMVÛIQQU.




     MARC-ANTOINE PUVIS.

   L'agriculture vient de faire une perte immense : la mort de.M. Puvis laisse
dans les rangs des Uommes voués à sa défense et à ses progrès un vide irrépa-
rable. Le pays tout entier doit s'affliger d'un événement qui enlève à la science
un de ses plus laborieux et féconds adeptes, à la pratique agricole l'observateur
le plus habile et le plus consciencieux. Faire connaître l'homme excellent que
nous pleurons, serait au-dessus de nos force ; il faut lire ses nombreux ouvra-
ges pour comprendre les services qu'il a rendus et savoir combien on
doit regretter que la mort soit venue subitement l'enlever au moment où il
préparait encore de nouveaux travaux. En le voyant, vieillard si actif, à qui
l'expérience avait tant appris, se livrer, quoique âgé de TS ans, à de nouvelles
explorations, les amis de l'agriculture ne pouvaient s'habituer à l'idée que,
malgré son grand âge, il ne continuerait pas encore longtemps à éclairer le
pays de ses écrits et de ses exemples.
   Marc-Antoine Puvis est né en 1776, à Cuiseaux (Saone-et Loire); il appar-
tenait à une anciennne famille du parlement de Dijon. Après d'ex:cellentes
études dans lesquelles la tourmente révolutionnaire n'apporta, pour ainsi
dire, aucun trouble, il entra en 1797, à l'Ecole polytechnique: il faisait
partie de la quatrième promotion de cet établissement qui a donné à la
France tant d'hommes distingués dans toutes les branches des connaissances
humaines. Peu de temps après, le jeune Puvis suivait les cours de l'Ecole de
Chàlon-sur-Marne, et il en sortait officier d'artillerie. Il servit sous les ordres
du colonel Foy et du général Drouot. Il avait conservé pour ce dernier une
vive affection et, peu de temps avant la mort du général, il voulut aller à
Nancy pour lui porter un dernier hommage de sa vénération profonde. Après
la dissolution du camp de Boulogne, Puvis renonça au service, et, dès I807, il
se consacra entièrement à l'agriculture. Chargé de la gestion d'une fortune
assez considérable, il voulait que les soins donnés à ses intérêts privés ne
fussent pas perdus pour son pays. Toute sa pratique agricole, tous ses voyages,
toutes ses lectures, tous ses actes, pour ainsi dire, avaient un but d'utilité
générale. Il avait pris dès lors la devise qu'on lit en tête de ses ouvrages et
qu'il a.si bien justifiée : Idoneun patriœ, utilis agris. Ses compatriotes lui ren-
dirent, du reste, pleine justice, car il fit partie de toutes les assemblées élec-
tives : Conseil municipal de Bourg, Conseil général de l'Ain, Chambre des
députés, Conseil général d'agriculture, etc, ; et partout il laissa la réputation
d'un homme aussi savant que bienveillant.
   Il n'est, pour ainsi'dire, aucun problème agricole ou économique, soulevé
durant ces quarante dernières années, dont M. Puvis ne se soit occupé et dont
il n'ait hâté la solution. Dès r S i i , il fit rendre des arrêts préfectoraux pour
l'abattement des bêtes bovines atteintes de l'épizootie qui vint ravager notre
pays à la suite de l'occupation étrangère. En 1817, prévoyant la disette