Revue du Lyonnais » série 2 - n°2 ( 1851 ) » pp.465

                    EMBOUCHURES DU RHÔNE.                      465
 mandé par la diminution de pente qu'affecte en long le profil du
 fleuve, à mesure qu'il s'approche de son embouchure.
    En arrière de ces digues submersibles, l'auteur du projet éta-
 blit deux chaussées insubmersibles destinées à limiter, dans les
 crues, le lit majeur.
    L'une de ces chaussées se rattache, sur la rive droite, à celle
 de Paulet, et sur la rive gauche à celle de l'Eyssèle.
    Les digues insubmersibles laissent au fleuve, au dessus de la
 tour Saint-Louis, un lit de 3,000 mètres, où ses e#ux peuvent
 s'étaler pendant les inondations. Ces digues se dirigent, en con-
 vergeant, jusqu'à l'extrémité des theys, où leur écartement n'est
plus que de 900 mètres, de manière à rejeter sur la barre, à leur
 sortie en mer, toutes les eaux comprises dans leur enceinte.
    Ces chaussées barrent de nouveau, en les traversant, les cinq
graus déjà coupés par les digues submersibles qui, sans cette dé-
fense nouvelle, seraient, dans les crues du Rhône, exposées à
des déversements dangereux et à des causes sérieuses de dété-
rioration.
    La chaussée de droite a un développement de 4,550 mètres, et
celle de gauche de 7950.
    Les barrages transversaux relient ces digues aux rives des
theys, pour empêcher la formation de courants entre elles et le
rivage qui , lui-même est , sur certaines parties , défendu
contre les érosions par des lignes d'enrochements.
   D'après M. Surell, voici quel serait le résultat de l'endi-
guement :
    « Comme le volume d'eau jeté sur la barre est à celui qui y
passe aujourd'hui comme 5 est à 2 , la profondeur moyenne du
chenal naviguable croîtrait dans le même rapport, si la nouvelle
masse fluide s'écoulait sur la même largeur et avec la même
vitesse que l'ancienne. Dans cette hypothèse, la passe prendrait
désormais 4 mètres 50 de hauteur, au lieu de 2 mètres qu'elle a
actuellement. »
   Toutefois, et pour rester dans les limites les plus basses, M.
Surell, en suivant la formule approximative d'Eytelwein, estime
que le mouillage de la passe future sera de 3 m. 3 1 , mais, en
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