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454 DE LA SAONE. La Revue du Lyonnais, tom. XIX, p. 257 contient le procès- verbal, mentionnant la réussite de l'entreprise, qui fut dressé par sept personnes, dont cinq membres de l'Académie de Lyon, et déposé dans l'étude du notaire Baraud. M. Arago a fait imprimer, dans l'Annuaire du Bureau des longitudes de 1829, une notice sur les bateaux à vapeur, dans laquelle il explique que « M. Perrier est le premier qui ait con- struit un bateau à vapeur en 1775... que des essais sur une plus grande échelle furent faits en 1778, à Baume-les-Dames, par M. le marquis de Jouffroy; qu'en 1783, M. de Jouffroy, / passant de l'expérience à l'exécution, établit réellement sur la Saône un grand bateau du même genre qui n'avait pas moins de 46 mètres de long et de 4,5 mètres de large. » M. Arago démontre très-bien qu'il n'est pas exact de prétendre, comme on le répète souvent, que l'invention de la vapeur appli- quée à la navigation soit due aux Anglais ou aux Américains. Il prouve , en effet, comment notre célèbre Papin avait, dans un Recueil imprimé à Cassel, en 1695, proposé de faire marcher les navires à l'aide de la machine à vapeur, 42 ans avant Jonathan Hull qui est regardé en Angleterre, comme l'inventeur de la na- vigation par la vapeur. Il est regrettable que, dans son intéressante notice, M. Arago n'ait pas cru devoir parler de M. Desblanc de Trévoux qui, lui aussi, en 1802, construisit un bateau à vapeur, dont il fit l'essai au mois d'octobre 1803, sur la Saône ; essai qui réussit, puisque le bateau remonta la rivière , en décrivant toute cette charmante * courbe aux pieds de laquelle se baigne la ville de Trévoux. Sans doute, par les tentatives de MM. Jouffroy et Desblanc, l'invention n'était pas encore passée à l'état d'invention pratique, mais enfin la résistance de l'eau était vaincue, le courant de la rivière avait été franchi, la machine à vapeur marchait et fonc- tionnait ; en un mot, le problème se trouvait résolu et l'idée était entrée dans le domaine des faits. Il n'a sans doute manqué à MM. Jouffroy et Desblanc, pour compléter leur succès, que les encou- ragements et les fonds que le chancelier Livingston accorda si li- béralement à Fulton. Nous avons vu que les imbéciles, et il y en