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OU BIBLIOGRAPHIE DE LA VILLE DE LYON. 363 « paraissent la magnificence et la piété des Lyonnais, en un « grand nombre de saints lieux qu'ils ont fondés, bastis, ou « receus et establis pour le bien public. » Ces titres, que je reproduis intégralement, donnent une idée assez exacte du plan et de l'esprit de l'ouvrage de Saint-Aubin. On ne trouve, dans cette prétendue histoire, ni méthode, ni science, ni critique. Saint-Aubin est un compilateur sans goût et de très-peu de science, et un panégyriste sans talent de tout ce qui tient à l'Église, de près ou de loin. Sa partialité est révoltante, surtout lorsqu'il raconte les guerres de religion. Son livre n'eut -aucun succès. Si j'avais dû suivre rigoureusement l'ordre des dates, j'aurais parlé de Chappuzeau avant de m'occuper de Saint-Aubin. Chap- puzeau n'a point écrit d'histoire de Lyon proprement dite ; on lui doit ( et la dette est infiniment peu de chose) un ouvrage in- titulé : Lyon en son lustre, dans lequel l'auteur prodigue des éloges insipides, et probablement intéressés, aux fonctionnaires de tous les ordres, magistrats, capitaine de ville, lieutenant, enseignes de quartier, comtes de Lyon, membres du chapitre, etc. Il me tardait d'arriver au P. Menestrier : son Histoire de Lyon parut en 1696, trente ans après celle de Saint-Aubin. Le savant jésuite s'était préparé à cet ouvrage par trente années d'études préliminaires : dès 1667, il prit l'habitude de transcrire sur un registre les notes que lui fournissaient ses immenses lectures, et la mémoire la plus étonnante que jamais homme ait possédée. Tous ces faits étaient disposés selon l'ordre chronologique, année par année. Tant de précautions ne lui suffirent point ; pour être parfaitement maître de son sujet, il préluda à son grand ou- vrage par une étude sur la manière d'écrire l'histoire, et par une appréciation des écrivains qui l'ont précédé. Ce travail est fort estimable. Menestrier termina la première partie de son histoire en 1695, et la publia l'année suivante. 11 la présenta au Consulat, alors composé de Louis Dugaz, prévôt des marchands, et des échevins Corneille Vialis, Mathieu Pecoil, Gabriel de Gla- tigny et Jacques Colabau, sous la prévôté de J.-B. Dulieu, lieu- tenant particulier en la sénéchaussée et siège présidial de Lyon.