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364                    HISTOIRE LITTÉRAIRE
 Le Consulat reconnaissant décerna au P. Menestrier une grati-
 fication de treize cents livres.
 # Dans ses dédicaces à François de Neufville, duc de Villeroy,
 pair et maréchal de France, et en outre gouverneur des provin-
 ces de Lyonnais, Forez et Beaujolais, Menestrier fait connaître
tout ce que les Villeroy avaient entrepris pour l'avantage de
 Lyon depuis Charles de Neufville, marquis d'Halincourt. Il insiste
 beaucoup sur le bonheur qu'avait la ville de Lyon de posséder
pour gouverneur l'homme qui l'avait été de la jeunesse de Louis-
le-Grand ; il dit enfin que Lyon doit aux Villeroy sa tranquillité,
 sa prospérité, et quelques-uns de ses monuments, tels que la
porte d'Halincourt, le bastion de Villeroy et le port Neufville.
   Menestrier ne professepas beaucoup d'estime pour les histo-
riens de Lyon qui l'ont précédé : « Bien loin de m'ètre de quel-
 « que secours, leurs ouvrages, dit-il, n'ont servi, pour la plu-
 « part, qu'à rendre ma tâche plus laborieuse ; au lieu de m'ou-
 « vrir les voies, ils ne m'ont laissé que de grands embarras à
 « démêler. Us ont rempli ces ouvrages de fables, ils ont con-
 « fondu tant de faits et se sont laissés prévenir de tant de faus-
 « ses idées, que j'ai eu plus d'erreurs à combattre que je n'ai
 « trouvé de routes à suivre. Si, au lieu de ces rêveries, ils avaient
 « pris soin de rapporter les titres anciens qui leur étaient tom-
 « bés entre les mains, ils m'auraient exempté du long travail
« qu'il m'a fallu essayer à ramasser ces titres, à les digérer et à
« les interpréter. » Ce jugement est sévère, mais il est mérité.
Menestrier loue Paradin d'avoir conservé les inscriptions qu'a-
vaient recueillies Bellièvre et Spon ; il traite avec un profond
dédain Symphorien Champier, et parle en des termes peu avan-
tageux de Severt, de Kubys et du P. Saint-Aubin qui s'est borné
à copier ses prédécesseurs, en y ajoutant les légendes équivo-
ques de quelques saints, et de vieilles chroniques de monastères
remplies de miracles, de visions et de révélations apocryphes.
Menestrier déclare qu'il a tiré de grandes lumières de l'ouvrage
du P. Bullioud, dont il fait cependant une critique assez
amère. Ces notes, dit-il, lui auraient été plus utiles si elles
avaient été plus exactes, ou si leur auteur avait eu le temps de