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360 HISTOIRE LITTÉRAIRE discordes civiles, et banni pendant six années, il consacra tou? ses loisirs à l'étude, lut beaucoup, fit de nombreux extraits et prépara les matériaux de son ouvrage. C'est dans la maison de l'Antiquaille qu'il écrivit son livre ; il s'était proposé « de pur- « ger l'histoire de Lyon d'une foule d'absurdités et mensonges « de ceux qui en avaient écrit avant lui. » Son Avant-propos est adressé à lrnbert Grolier, seigneur du Soleil. De Rubys com- mence par se justifier contre ceux qui l'accuseraient de témérité, pour avoir osé écrire une histoire de Lyon, après celle du doyen de Beaujeu. « Il espère, dit-il, démontrer que Paradin a ignoré « ce qu'il y avait de plus important dans l'histoire de Lyon, « qu'il s'est laissé trébucher à tout propos en des fables et men- « songes, soit qu'il précipita l'impression de son œuvre sans la « bien digérer, soit que, comme vray gaulois, il estait de légière « croyance. » 11 l'accuse de s'être laissé tromper par des mé- moires et par des pancartes sans authenticité, et fournis, non par des archives publiques, mais par des gens qui, voyant la crédulité du doyen de Beaujeu, prenaient plaisir à se moquer de lui. 11 lui reproche, dans des termes amers, les éloges qu'il a donnés à deux femmes célèbres du XVIe siècle : « l'une « desquelles fut Pernette du Guillet, laquelle servait de monture « à un abbé et à ses moines ; l'aiitrs, Louise Labé, renommée « non seulement à Lyon, mais encore par toute la France, sous « le nom de la Belle-Cordière, pour l'une des plus insignes « courtisanes de son temps. » Si le bon-homme, ajoute de Rubys, « s'est laissé ainsi lourdement abuser en chose advenue « de son temps, à Lyon, où il estait tous les jours, à peine ad- < joutera-t-on foi à ce qu'il a écrit des siècles passés.. » Selon • de Rubys, Paradin a négligé la chronologie et les dates, reproche auquel il revient souvent. L'ouvrage de Claude de Rubys est divisé en quatre parties. Dans la première, l'ex-procureur général traite de la fondation et de l'accroissement de Lugdunum, sous les Romains ; il ra- conte, dans la seconde, ce que fut cette ville sous les rois de Bourgogne ; dit, dans la troisième, ce qu'elle fut depuis sa réu- nion à la couronne de France, et fait connaître, dans la qua-