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358                   HISTOIRE LITTÉRAIRE
Menestrier accuse Champier d'avoir écrit des fables ridicules sur
des académies dçs Druides et des Bardes , établies par lui dans
Lugdunum bien avant que cette ville n'existât. Champier man-
quait de critique ; ses notices sur des saints de Lyon fourmillent
d'inexactitudes , et ses ouvrages sur l'Église sont plus mauvais
encore que ceux dont l'histoire civile est l'objet. Quelques ins-
criptions mal rapportées, et de vagues indications, c'est là tout
ce qu'on trouve dans son traité De claris Lugdunensibus.
    Cependant beaucoup des ouvrages de ce charlatan sans mérite
sont extrêmement recherchés par les bibliophiles ; ils sont rares,
et appartiennent à des temps voisins de l'origine de l'impri-
merie. Ces deux circonstances expliquent, sans le justifier, le
prix très-élevé auquel ils sont portés dans les ventes publiques.
Un traducteur de quelques écrits de Champier, Léonard de Ville,
n'a guère droit à une mention parmi les historiens de Lyon ; rien
d'original n'est sorti de sa plume. Son souvenir a laissé si peu
 de traces, qu'on a mis en question la réalité de sa personne.
 Mais Léonard de Ville a bien réellement existé ; il appartenait
 à cette classe d'écrivains faméliques dont le talent consiste à
 fatiguer les hommes au pouvoir de panégyriques en vers ou
 en prose, pour en obtenir quelque salaire.
    La première histoire de Lyon est celle de Guillaume Paradin ;
 elle parut, en 1573, chez Sébastien Gryphe ; il n'est aucun ou-
 vrage de quelque importance sur nos annales, qu'on puisse
 citer avant celui-là. Paradin fit hommage de son livre à François
 de Mandelot et aux membres du consulat ; il leur adresse ces
 paroles dans sa dédicace : « Que si vos prédécesseurs lyonnais
 « (qui de tout temps ont mieux aimé bien faire que bien dire)
 « eussent été plus curieux de faire rédiger et garder de temps
 « en temps leurs actes publics en leurs archives, cette inclyte
 « cité en eût été plus illustre, et se fût-on bien passé de ces mé-
 « moires sur l'histoire de Lyon. » Paradin raconte qu'il a ré-
 digé son livre par « pièces rapportées et par loppins de plusieurs
  « pancartes échappées du gast et brûlement des librairies, tré-
  « sors et archives des églises ruinées (par les protestants•). »
 Il déclare que beaucoup des matériaux dont il a fait usage lui