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348 EXPOSITION DE 1851. sincèrement ce que nous pensons. Tout cela est pour en venir â parler de M. Dubuisson : nous le disons en toute sincérité de cœur, ce peintre nous étonne, et sa peinture nous afflige, car les qualités ordinaires y manquent, et les défauts en sont accrus ; cela est dépourvu de vie, de lumière, de force, de solidité ; on voit bien que l'homme qui peint ainsi a fait mieux et qu'il le pourrait encore, et l'on gémit, sans pouvoir se résigner à une décadence que l'on ne comprend pas. C'est pour les peintres de portraits que cette parole si connue de l'Evangile : « Il y aura beaucoup d'appelés et peu d'élus » a l'air d'avoir été écrite ; car, si les portraits sont nombreux à toutes les Expositions, il y en a toujours bien peu qui aient droit à être séparés de la foule. Entre tous ceux que l'on voit au Palais Saint-Pierre, les portraits de Mlle Adélaïde Wagner ont un droit incontestable à l'élection. Nous l'avons entendu dire plusieurs fois, et nous le tenons pour vrai, le talent de M11" Wagner a quelque analogie avec le faire si gracieux et si char- mant de Greuze ; seulement, avec plus de vitalité et de puissance qu'on n'en trouve dans ce peintre célèbre. En effet, le portrait de M. Fleury Richard, celui d'une dame âgée, et spécialement la tête d'étude, qui est celle d'un petit garçon, ont un éclat et une vie qui se rencontrent rarement dans un simple portrait. La Petite Fille villageoise, sous ses misérables habits, est fine d'ex- pression, et d'une vérité de rendu qu'on ne saurait trop appré- cier. Un élève de M. Janmot, dit-on, M. Richard, a exposé aussi un fort remarquable portrait, celui d'un jeune homme, dont la tête est largement modelée, avec une énergie qui n'exclut pas une certaine grâce juvénile ; quel malheur que la pose du mo- dèle soit prétentieuse, et le fond inadmissible ! Les deux portraits de M. Tire, ancien élève de l'Ecole de Lyon, sont dessinés d'une façon tout-à -fait supérieure ; le modelé en est fin et merveilleux par les détails : c'est tout-à -fait de la peinture de maître, d'une grâce un peu austère, mais traitée avec beaucoup d'élévation et de style. Le portrait de femme de M. Vilarrasa est une peinture qui a de la vigueur et de l'accent ; il est aussi très-scrupuleuse- ment dessiné. Citons eneore là deux portraits de M. Daniel, le-