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346 EXPOSITION DE 1851. brumeuse ; mais cela est traité et rendu comme M. Barry en a seul le secret : les différentes vues de Marseille, de M. Bouillon- Landais, annoncent chez cet artiste, encore peu connu, le désir sincère de suivre la trace des maîtres du genre. La Rivière de Gênes, par M. Chiapori, manque un peu d'animation ; quelques retouches suffiraient peut-être à la transformer complètement. Les marines de M. Nègre promettent aussi, dans ce genre, un bon peintre de plus. Sa Jeune Laveuse des bords du Gange, allant au fleuve, est une jolie miniature. M. Duclaux conservera longtemps encore la place brillante qu'il a su se faire parmi les peintres d'animaux. Cet artiste, dont les débuts comme peintre remontent à une époque où l'en- seignement des maîtres et le culte des bonnes traditions étaient mieux conservés qu'ils ne le sont aujourd'hui, est toujours de- meuré fidèle à ses premiers principes. Aussi, n'a-t-il jamais sacrifié, comme tant d'autres, la vérité à l'effet : M. Duclaux des- sine, comme peu de peintres le font encore au moment où nous écrivons ; ses types sont toujours bien choisis, son paysage plaît sans le secours du charlatanisme ; et, tout en restant strictement dans le vrai, comme tout artiste consciencieux doit le faire, il réussit beaucoup mieux que ceux qui se consument en efforts im- puissants , sans jamais pouvoir atteindre le but qu'ils ont cherché. M. Odier est un disciple de M. Duclaux; il donne déjà plus que des espérances. M. Louis Guy renouvelle, à chaque Exposition, son brillant début d'il y a trois ou quatre ans, début qui fit augurer immédiate- ment, par le public comme par ses amis, un brillant avenir d'ar- tiste pour ce jeune homme. Cette année-ci, son grand tableau, Foire de village, est une des toiles importantes de l'Exposition ; dire ce qu'il y a d'exhubérance juvénile et de verve dans cette peinture, serait une chose bien difficile pour nous, car la plume de l'écrivain, inférieure, en cela, au pinceau de l'artiste, a une puissance très-limitée. Cependant, nous l'essaierons, en disant que, bien rarement, nous avons vu un dessin aussi exact et aussi serré, uni à une couleur aussi chaude et aussi vigoureu- sement accentuée. Dans cette multitude d'hommes et de bêtes,