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342                   EXPOSITION DE 1 8 5 1 .
Heureusement pour lui, M. Villoud a montré ce qu'il savait
faire dans une autre composition, qui a pour titre : Travail et
simplicité, nous nous hâtons de le dire, c'est là un très-jol1
tableau de genre, et son auteur ne devrait jamais sortir de cette
voie-là.
   Maintenant, pour en finir avec les sujets qui se rattachent
au genre proprement dit, nous dirons à M. Ganneel que sa Cau-
serie, costumes d'Alvito, ressemble à toutes les scènes italiennes
qu'on voit aux Expositions depuis vingt ans. Néanmoins, celle-
ci est peinte dans un bon sentiment de couleur, et ne manque
pas de grâce et de vérité. M. Bonirotte n'a exposé, avec deux pe-
tits portraits, qu'une seule figure, une Moissonneuse, qui ne peut
rien ajouter à sa réputation. Cette petite toile n'est pour M. Bo-
nirotte qu'une sorte de carte de visite, adressée par lui au pu-
blic ordinaire de nos Expositions, nous l'attendons à une autre
année. Nous en dirons autant de M. et Mme Laurasse. La figure
couronnée de fleurs, que le livret désigne sous le titre de : les
Eglantines, de M. Frédéric Grobon, manque d'accent et de va-
leur, pourtant elle est faite dans un joli sentiment ; le type a
de la jeunesse et de la grâce.
   Les paysagistes sont toujours fort nombreux aux Expositions,
en province comme à Paris ; nous en comptons beaucoup cette
année. Il y en a d'excellents, de passables et de très-médiocres,
comme il nous serait impossible de les passer tous en revue,
nous laisserons de côté cette dernière catégorie. A nos yeux,
M. Paul Flandrin est le premier de tous. Cet artiste joint, en
effet, à une exécution vraiment magistrale, un sentiment très-
élevé de la nature, les sites qu'il reproduit ont un caractère de
mélancolie, de méditation et de fraîcheur, qui saisit et impres-
sionne fortement. Dans la plus grande des quatre toiles qu'il
a envoyées. Les Pénitents de la mont, dans la campagne de
Rome, cette mélancolie va jusqu'à la plus sombre tristesse. Beau-
coup d'amateurs de tableaux, même des plus distingués, re-
poussent cette donnée, et lui préfèrent une nature gaie, et, si
l'on peut dire, souriante ; mais ceux qui demandent à l'artiste
autre chose qu'une reproduction plus ou moins habile de sites