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314                      UNE PROMENADE
ces substances d'une grande dureté, étaient très-perfectionnés.
   J'étais descendu sur la seconde terrasse, située au-dessus du
portail de Vignole, quand je vis plusieurs soldats français se di-
rigeant du côté des vastes voûtes de briques, qui servent de sub-
struction aux antiques palais de la colline. Ils marchaient comme
des gens sachant parfaitement où ils vont. Ils foulaient d'un
pas qui n'avait rien d'archéologique les ruines présumées du
palais de Caligula, et leur allure dégagée excita ma curiosité. Ils
se rendaient tout simplement au cabaret, dans l'intention de
boire et de faire une partie de boules. En effet, après avoir tra-
versé une série d'arcades plus ou moins ruinées, je parvins sur
une terrasse, dominant l'église de Saint-Théodore. Un débit de
vin y était établi. Une longue voûte, soutenant les terres supé-
rieures du Palatin, servait de pièce d'honneur, et était meublée
de tables et bancs vermoulus, d'une antiquité très-respectable.
Le reste du cabaret se .composait d'un vaste hangar , adossé
contre une muraille verticale. Cette galerie était presqu'entière-
ment construite et recouverte en bâtons de roseaux, — comme
la cabane de Romulus, — et ornée de tables encore moins con-
fortables que celles de la première pièce. Une partie de boules
animait la terrasse: —ce jeu est très-usité à Rome; —et,
comme l'exiguité du local n'en permettait pas une seconde, les
soldats susdits parurent un peu contrariés. Cependant, ils n'af-
fectèrent pas le moindre petit air de vainqueurs. Ils firent tran-
quillement galerie aux joueurs ; et, la partie durant longtemps,
ils allèrent s'asseoir à une table, et consommèrent un fiasco de
vin blanc.
   Enfin, nos compatriotes purent faire tranquillement leur partie
de boules, et ne furent pas troublés par l'abondance des souve-
nirs que rappelle la localité sur laquelle ils prenaient leurs
ébats. Cependant, nous avions sous les yeux tout ce que Rome a
de plus mémorable.
   Au-dessus, et dans cette partie du Palatin qui regarde le Fo-
rum, il existait deux mamelons, connus sous les noms de Summa
Velia et Germalum. Le premier est particulièrement célèbre.
Nous y retrouvons le souvenir classique de Valérius Publicola.