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DANS LES JARDINS FARNÉSE. 315 Après la mort de Brutus, son collègue au consulat, tué dans un combat contre les Tarquins, il commença la construction d'une maison, au sommet de la Velia qui dominait le Forum. Soup- çonné d'aspirer à la royauté, à cause de la position élevée qu'il avait choisie, et du retard apporté à la nomination d'un second consul, il démolit l'édifice naissant, et transporta ses pénates dans le quartier inférieur, appelé Subvelia. L'ingratitude et la ja- lousie ont été et seront toujours le caractère distinctif de la basse démocratie. Valérius avait sauvé l'armée romaine, après la mort de Brutus, et personne n'avait donné plus que lui des gages de son dévouement à la cause publique. C'est à la suite de cette condescendance, et de lois favorables aux plébéiens, qu'il reçut le nom de Publicola. Sa maison fut reconstruite aux frais du public, et il eut le privilège de faire ouvrir sa porte en dehors, ce qui était contraire aux lois de police urbaine. Dans ce même emplacement de la Subvelia, et dans l'endroit où fut depuis le temple des dieux pénates, Tullus Hostilius avait eu sa maison ; mais, après le supplice de Suffétius et la destruc- tion d'Albe-la-Longue, il transporta les vaincus sur le Ccelius, après l'avoir réuni à la ville de Rome. Lui-même s'y fit cons- truire un palais, dans lequel il périt avec sa famille, par suite d'un incendie qu'Ancus Marcius, son successeur, et petit-fils de Numa, fut soupçonné d'avoir allumé. Ce malheur fut mis sur le compte du tonnerre, et, par conséquent, regardé comme le fait de la volonté des dieux. Cicéron nous apprend, dans ses Lettres à Atticus, que Milon avait son habitation sur le Germalum. Le grand orateur lui- même demeurait sur la partie de la colline qui regardait le Fo- rum, auprès du temple de Jupiter-Stator, et probablement à mi- côteau, Clodius, son ennemi, avait, un peu au-dessus, une mai- son, que Pline raconte avoir été d'une grande somptuosité. Clodius, Cicéron, Milon, que de haine accumulée dans ce petit coin du Palatin ! Combien les hommes et les choses de cette époque ressemblaient aux hommes et aux choses de la nôtre ! Clodius, ce débauché ruiné par ses excès, continuateur des idées de Catilina, avec autant d'audace, mais plus de prudence