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^lâ                      NOTICE HISTORIQUE
les adopter, creuse-les, examine-les, retourne-les, comme on
fait d'un habit, et tu trouveras presque toujours que cela ne cache
que du vide. Si l'idée chrétienne est absente delà théorie, soit
sûr que la théorie est fausse et impraticable. Tu me parles de
Proudhon : juge-le à cette simple estimation : il bannit Dieu de
son système: le système est jugé. On en rira, quand on dévien-
dra sérieux.
   » Je te recommande le dessin : je te le recommande vivement.
C'est par le dessin que brille le français. Plus que tout autre peu-
ple, le français se distingue par le goût. Un bon dessinateur sera
toujours accueilli en pays étranger.
   « Partout où laprovidence te conduira n'oublie pas Dieu ; c'est
 dans la religion que tu puiseras ton courage ettes espérances. Sois
chrétien et ne rougis jamais de ta foi; c'est une lâcheté que de
ne pas oser confesser son Dieu ; il ne suffit pas d'être catholique
 de bouche, il faut pratiquer les devoirs du catholicisme, t'appro-
 cher des sacrements et prier. Ce qui se passe à cette heure doit
te servir d'éternel enseignement. Parmi les oppresseurs de Lyon,
combien comptes-tu de chrétiens? pas un, sois-en sûr. Je ne sau-
rais assez l'engager à mettre ta confiance dans la Sainte-Vierge.
   « De bien mauvais jours nous attendent encore : il est proba-
ble que ta mère et ta tante et moi aurons besoin de toi. Travaille
donc pour nous venir en aide. Persuade-toi bien que nous som-
mes réservés à de bien cruelles épreuves. Tu es dans l'âge où
on les surmonte toutes. Aide-toi et Dieu t'aidera. A ton âge le
travail doit être un délassement ; travaille donc et le jour et la nuit,
et Dieu récompensera tes labeurs. Ta plus belle récompense sera
de secourir tes parents. Dieu t'abandonnerait, si l'ingratitude
entrait dans ton cœur, et ton cœur se dessécherait même pour
ta mère, si tu cessais d'être chrétien fervent et pratique.
  « Ne perds pas cette lettre, que j'adresse non plus à l'enfant
qui joue, mais à l'adolescent qui doit penser et réfléchir. »
                                       « Tout à loi,
                                                  AUDIN. »

  Audin, toujours animé de l'amour de l'étude, retourna à ltome;