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                        SUR J.-M.-V. AUDIN.                     2l9

 l'année dernière, avec la pensée d'aller, après un court séjour
 dans cette capitale, saluer de nouveau la Palestine. Mais une
 maladie grave, qui le minait sourdement depuis quelques années,
l'arrêta tout-à-coup au milieu de ses projets. Sentant qu'il avait
besoin de soins plus particuliers, il appela auprès de lui sa sœur
 unique, fixée à Lyon, et qu'il aimait d'une tendresse vraiment
fraternelle ; elle accourut à sa voix, elle lui multiplia ses soins,
mais inutilement, la maladie faisait des progrès visibles, le pieux
malade réclama avec ferveur les secours de la religion. Le P. de
Villefort, si connu de tous les Français qui ont séjourné à
Rome, s'empressa auprès de son lit de douleur, et par sa pieuse
exhortation soutenait le courage du chrétien mourant. Plusieurs
fois il lui apporta la sainte Eucharistie, et, malgré sa souffrance,
Audin s'élançait du fauteuil où le clouait la douleur, et se jetait
à genoux pour recevoir son Dieu dans l'attitude la plus humble.
On eut pendant quelques jours l'espoir de le conserver encore
aux travaux de la science. Le malade, ne se faisant pas illusion,
voulut porter son dernier soupir à sa patrie. Hélas ! il ne put
que saluer encore la terre de France, entouré de sa femme, d'un
beau-frère, qui tous deux étaient accourus de Paris jusqu'à
Cività-Vecchia, pour lui adoucir les derniers moments; il vint,
aux environs d'Orange, mourir dans la voiture qui le ramenait
en France, et cette lugubre voiture n'amena à Lyon qu'un ca-
davre. Audin avaitexpiré le 21 du mois de février 1851. Son corps
ayant été déposé, le soir du même jour, dans la sacristie parois-
siale de la primatiale de Lyon , fut inhumé le dimanche 23 du
même mois, avec de simples funérailles, auxquelles s'était reli-
gieusement rendu un cercle étroit d'amis et d'admirateurs de
son talent.
                                         L'abbé N. BEZ.