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204                       NOTICE HISTORIQUE
acquise de ses maîtres, les Pères de la Foi, attirait alors la jeu-
nesse de divers points de la France.
   Le studieux élève aimait déjà la lecture et les livres; aidé de
la bourse et des conseils de son généreux protecteur, il n'avait,
depuis ses premières études, cessé de consacrer les loisirs des
vacances à se former une bibliothèque qui, à la fin de son cours
de philosophie, était plutôt une bibliothèque d'érudit que celle
d'un simple étudiant ; il aimait à s'y renfermer avec ses cama-
rades d'études; ensemble ils en feuilletaient les volumes; mais
Audin, jaloux de conserver son trésor, ne le prêtait pas. D'au-
tres ont fait comme lui, qui étaient plus riches, et c'est Pixéré-
court, un bibliophile distingué, qui avait écrit sur la porte de sa
bibliothèque ces deux vers •.
               Tel est le triste sort de tout livre prêté ;
               Souvent il est perdu, toujours il est gâté.

   Le premier écrit d'Audin fut une petite brochure sous le nom
de Souvenirs d'Alix. Cependant, le jeune séminariste ne persé-
véra pas longtemps dans sa précoce vocation. Fut-il la victime
de l'entraînement du monde et de la contagion des exemples ?
Fut-il emporté par la légèreté de l'âge ou par une fatale curiosité
pour toutes sortes de livres, à la lecture desquels il se livrait avec
passion ? Qui peut le dire? Le fait est que, dès 1810, il abandon-
nait et le séminaire et le costume ecclésiastique, devenait clerc
d'avoué , et après quelques mois d'écrivasserie dans une étude,
allait à Grenoble passer quelque temps à l'École de droit. On pré-
tend qu'étant revenu dans sa ville natale, il se fit tant soi peu
vaudevilliste, et travaillait avec un sien ami pour le théâtre des
Célestins ; qu'obligé de quitter Lyon pour une équipée de jeu-
nesse, il alla porter ses talents, alors incompris dans sa patrie,
aux petits théâtres des Boulevards de la Capitale. Quoi qu'il en
soit, ses vaudevilles ne vécurent que ce que vivent les roses,
l'espace d'un matin.
   Tel fut le commencement de'la carrière littéraire d'Audin, elle
ne fut pas sans épines. Cependant, Napoléon venait de tomber
devant l'Europe coalisée ; le principe monarchique et hérédi-