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                       SUR J.-M.-V. AUDIN.                      205
 taire, implanté de nouveau dans la France, lui semblait pro-
 mettre encore des siècles de prospérité et de gloire ; le jeune
 Audin se jeta noblement dans la lice, et défendit avec courage
 et ardeur le vieux drapeau. Ce fut le Journal de Lyon, fondé
 par l'illustre Ballanche, qui devint le dépositaire de ses pensées
 politiques, de ses ardentes discussions, de ses satyres mordantes
 contre les caméléons de l'époque. Plusieurs brochures politiques
 sortirent alors de sa plume acérée. Plus tard, quand le captif
 de l'Ile-d'Elbe vint de nouveau paraître au milieu de la France,
 Audin stigmatisa, dans sa Lanterne magique, les conspirateurs
 et les traîtres qui,- se faisant un. jeu de leurs serments, contem-
 plaient avec délices les ruines accumulées autour de leur am-
 bition satisfaite.
    En 1818, il publia son Michel Morin ou la Ligue. Son héros
 n'est qu'un aventurier sans nom, sans distinction, être pure-
 ment imaginaire, élevé par un modeste et pauvre curé de cam-
pagne, qui se fait chasser du presbytère à cause de ses méfaits
à l'endroit de la jeune nièce du bon pasteur. Ses aventures gro-
tesques le mettent à la tête d'un parti de soudards qui combattent
pour Henri IV sur les bords du Rhône, dans le Dauphiné, contre
un chef capucin qui commande la troupe ennemie. On ne voit
pas trop quel but s'est proposé l'auteur dans la composition de
cet ouvrage, qu'il dit n'être qu'une traduction de l'italien. Nous
ne pensons pas qu'il en soit ainsi. Michel Morin n'a jamais été,
 en réalité, qa'une manière de Sancho Pança, habillé à la fran-
çaise , copie pour rire des sonneurs de village, héros plaisant
dont les hauts faits ridicules n'ont jamais été au-delà du clocher
qui ombragea leur chaumière. On est fâché, en lisant cette
composition d'Audin, de voir un jeune homme prodiguer son
talent à des niaiseries sans portée, à raconter des aventures sans
nom ; on serait même tenté de n'y trouver qu'un exercice litté-
raire propre à essayer sa plume et à former son style. Mais le
curé de campagne et le capucin, mis en scène avec une légèreté
qui rappelle un peu l'École voltairienne, dénotent une trop fâ-
cheuse tendance dans l'esprit de l'auteur.
  A la même époque, Audin qui semblait vouloir s'essayer dans