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                     DU BASSIN DU RHONE.                       145

docteur Lortet, dont personne ne contestera le zèle ardent pour
le bien public. Pour sa réalisation, il réclamait l'établissement
de quelques observatoires convenablement échelonnés et orga-
nisés de manière à indiquer, en temps utile, les fortes averses
qui surviendraient dans le bassin de la Saône. La lenteur des
crues de cette rivière permettait d'ailleurs d'espérer tout le suc-
cès désirable ; mais une expérience devait sanctionner cet aperçu.
   Celle-ci fut faite pendant une excursion du côté de Besançon
et de Belfort. Des pluies battantes avaient inondé le bassin de
la haute Saône : le Doubs était débordé ; tout annonçait un flot
puissant qui devait traverser Lyon. Une lettre mise à la poste
en donna avis, et elle arriva à temps pour que la crue put
être pronostiquée.
   Dès ce moment les doutes au sujet de la réussite étaient levés.
M. Terme, alors maire de Lyon, entra pleinement dans les vues
qui lui furent soumises à cet égard. Bien plus, comprenant toute
l'importance d'un cadre aussi varié que possible, il créa la Com-
mission hydrométrique, qu'il composa d'ingénieurs, de chimistes
et de divers professeurs, en la chargeant non-seulement de l'objet
spécial des crues de la Saône, mais encore de résumer toutes les
données qui pourraient être relatives à l'hydrométrie du bassin.
   Cette Commission s'occupa avec activité :
   1° d'organiser un système d'observations météorologiques;
   2° de recueillir les faits observés, de comparer les quantités
de pluie au débit de la rivière, pour parvenir ainsi à calculer
d'avance le maximum des crues ;
   3° Enfin, de coordonner les résultats, de manière à les faire
entrer dans le domaine de la science météorologique.
   Je n'entrerai pas ici dans le détail des expériences qui furent
faites, pour construire les instruments les plus convenables, il
suffira de savoir que la Commission hydrométrique de Lyon
trouva le plus louable empressement chez MM. les officiers du
génie, chez divers ingénieurs des ponts et chaussées, chez quel-
ques amis de la science.
   Des observatoires modestes s'échelonnèrent rapidement auprès
des principaux affluents de nos fleuves, depuis la grande dé-
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