page suivante »
146 SUR LA COMMISSION HYDROMÉTRIQUE pression centrale, jusque vers les arêtes du partage des eaux. En un mot, l'étude météorologique de notre majestueux bassin du Rhône et de la Saône se trouva portée, comme par enchante- ment, au niveau de celle des pays les plus avancés sous ce rapport. C'est qu'aussi chacun avait compris l'importance de l'œuvre à laquelle il consacrait ses soins. Je le répète, il ne s'agissait pas d'une question simplement théorique ; il fallait modérer le retour des désastres de 1840 ; il fallait préparer des matériaux pour les irrigations de nos vallées ; pour le dessèchement de nos marais ; il fallait encore étudier à fond le régime de nos cours d'eau, pour les constructions dont ils pourront être l'objet. Au surplus, même sous le simple point de vue scientifique, on com- prendra facilement à quel degré devait stimuler le zèle des ob- servateurs, la seule perspective de la connaissance approfondie d'une vaste ligne, dirigée du nord au sud, liée aux climats glacés des Alpes, comme aux climats presque africains de la Médi- terrannée. Aussi la Commission hydrométrique de Lyon dût trouver quelques appuis ainsi que des imitateurs. D'une part, les Conseils généraux du Jura et de la Côte-d'Or se distinguèrent par l'effi- cacité de leur concours ; d'un autre côté, on a vu M. Despines, inspecteur-général des mines du Piémont, réclamer pour le bassin du Pô une institution semblable à la nôtre, et M. Dausse, ingé- nieur en chef des ponts et chaussées, venir à Lyon dans le but de connaître notre organisation, afin d'établir quelque chose d'a- nalogue dans le bassin de la Seine. Actuellement encore, Bordeaux songe à réaliser, pour la Garonne, ce que nous possédons déjà à l'égard du Rhône. Enfin, le gouvernement a chargé quelques ingénieurs de mines de constituer un système d'études hydro- métriques, pour quelques affluents secondaires. Dirai-je maintenant que les témoignages d'approbation les plus flatteurs nous sont venus de l'étranger. Les observatoires de la Suisse, de l'Italie, de la Bavière et même de la Russie, pays dont le vaste système de stations météréologiques s'étend de la Fin- lande à la Chine, ces observatoires, dis-je, se sont empressés de