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                SUR LE TOMBEAU DE NARCISSA.                    123
Archives de la ville, et sur lequel se trouve stipulée la somme
énorme, pour le temps, de 729 livres 12 sols, qui avait été payée
pour ses funérailles.
    Pour l'intelligence de tout ceci, on se rappellera qu'Edouard
Young avait épousé, en 1731, milady Betty Lee, fille du comte
de Lichtfzeld, et veuve du colonel Lee, et que cette dame avait, de
son premier mariage, un fils et une fille nommée Eliza. On re-
marquera aussi qu'Young n'eut, de ce mariage, qu'un fils, ainsi
que l'ont dit ses contemporains, et comme le disent encore toutes
les biographies anglaises.
   Eliza, sa belle-fille, fut fiancée, en 1736, à Sir Henry Temple ;
mais, comme la santé de sa jeune épouse exigeait un voyage
dans le midi de la France, avant la consommation du mariage,
Eliza Lee partit, accompagnée de son père et de son futur, pour
se rendre à Nice. Hélas ! ainsi que le prouvent les deux monuments
que nous venons de citer, elle ne put y arriver, et Lyon reçut
son dernier soupir. Après ce malheur, la famille continua son
voyage.
    Dans cet écrit, M. de Terrebasse s'étonne que Young,- abusant
de la licence permise aux poètes d'embellir la vérité pour émou-
voir davantage, ait pu se laisser aller jusqu'à calomnier une
ville, un pays, pour apitoyer le lecteur sur des malheurs imagi-
naires. M. de Terrebasse a raison. L'accusation lancée par
Young sur les habitants d'une ville de France refusant une sé-
pulture à sa fille, est une indigne calomnie, dont tout l'odieux
doit retomber sur celui qui en fut l'auteur. Cette coupable fie -
tion, peignant sous les couleurs les plus noires les catholiques
 français, contribua sans doute beaucoup à assurer le succès de
 son livre en Angleterre. Certainement, nous nous ferons tou-
jours un devoir de respecter une douleur aussi sainte que celle
 d'un père pleurant son enfant, mais elle méritera beaucoup
 moins d'égard, lorsque, pour produire plus d'effet, il empruntera
 le plus odieux mensonge.
    L'article de la Revue de Paris, reproduit dans Lyon vu de
 Fourvières et dans plusieurs journaux ou recueils, était resté
 sans réponse depuis 1832, sans doute parce qu'il n'y en avait