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86               BIOGRAPHIE DU GÉNÉRAL LAPOYPE.
 cède au général Carteau, comme commandant en chef, et coopère d'une ma-
nière brillante à la reprise de cette importante place maritime.
   Nous jetterons un voile sur les accusations qui l'amenèrent à la barre
de la Convention, d'où il fut renvoyé à l'armée des Alpes.
    A Lyon, dans les moments les plus orageux, il fut appelé à un comman-
dement supérieur, pendant lequel il rendit d'éminents services, et sût allier
la prudence à la fermeté, la rigueur du devoir avec les droits d'humanité.
   Il combattit ensuite sous Augereau, à l'armée du Rhin, de là il passa à
l'armée d'Italie, défendit Gênes, se distingua à Novi, et, après la célèbre ba-
taille de Marengo, fut chargé du blocus de Mantoue.
    Plus tard, il partagea les dangers de l'armée envoyée à St-Domingue. Fai
prisonnier par les Anglais, il obtint, sur parole, son retour en France, où,
jusqu'à son échange, il commanda une division de l'intérieur.
   Alors commençait le déclin de l'empire. Sur sa demande, le général La-
poype est envoyé en qualité de gouverneur à Wiltemberg, et là il soutient, à
deux reprises, un siège justement regardé,par tous les militaires expérimentés,
comme un des plus beaux faits d'armes de nos dernières guerres.
   Nous le retrouvons, en mai I 8 I 5 , commandant en chef Lille et le dépar-
tement du Nord. Là il refuse noblement, malgré des offres magnifiques, de
servir le nouvel ordre de choses que l'invasion étrangère imposait à la France,
et quelques jours après il dépose son épée, pour se livrer, non pas au repos,
mais aux lettres, aux arts et à l'agriculture. L'austérité de ses mœurs ré-
publicaines, la sincérité de ses convictions, sa probité et son désintéressement
le rendirent inaccessible à tous les genres de séduction.
   Une si belle vie ne pouvait échapper à l'admiration et à la reconnaissance
 de ses concitoyens. Nommé député du Rhône en 1822, le général Lapoype
fut sur le banc législatif ce qu'il avait été à la tête des armées.
   Il atteignit ainsi sa septantième année. L'heure du repos avait sonné pour
lui, et c'est alors que, se dépouillant de la gloire qu'il avait acquise, il se
renferma dans un cercle de quelques amis, et dans la lecture si attrayante
pour lui, des classiques, des philosophes, et, disons-le, des Pères de l'Eglise.
C'est ainsi qu'il a pu voir arriver, avec le calme d'un sage, le moment si
redoutable pour la plupart des hommes, et qui n'a été pour lui que le pas-
sage d'un sommeil à l'autre.
           Messieurs,
  Au moment de nous séparer, un souvenir me frappe. Aux obsèques d'un
maréchal de l'empire, on lisait, sur la porte des Invalides, cette pensée :
                « Honorer les héros, c'est les multiplier. «
   Honorons donc la mémoire du général Lapoype; et puisse ce culte pour un
grand citoyen, faire naître en nous toutes les vertus dont il fut le modèle !