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                    €l)r0mqu* musical*.

     CONCERT ANNUEL DE M. GEORGE HA1NL.
                Mme PLEYEL.

    Le Concert annuel de M. George Hainl avait attiré, comme à l'ordinaire,
 une foule nombreuse et choisie au Grand-Théâtre, et la salle offrait un coup-
 d'Å“il charmant.                                            v
    Le quatuor de Maurer, bien qu'il ait été exécuté avec une grande supério-
rité et un ensemble parfait par nos quatre premiers violons, a été trouvé un
peu sévère pour son élégant auditoire.
    C'est un honneur pour M. Léon Palliard, jeune amateur de notre ville,
 d'avoir été admis à faire entendre dans ce sanctuaire une œuvre de sa compo-
sition. Son chœur de Chasse rappelle nécessairement, par son rhythme obligé,
d'autres œuvres du même genre. La mélodie en est claire et facile, mais un peu
primitive. Sachons gré à M. George Hainl d'avoir encouragé les débuts de notre
jeune compatriote. Il a ouvert une voie dans laquelle nous aurions voulu voir
entrer notre Cercle musical. Ce n'est pa5 tout que de faire connaître les grands
maîtres, il faut encore faciliter l'essor des jeunes compositeurs, leur donner
les moyens de se produire. Par ce stimulant, vous enlèverez peut-être plus
 d'une noble intelligence à la vie stérile du café, aux émotions du jeu et à
l'oisiveté qui énerve l'âme et le corps.
    Disons-le, pour être juste, nos choristes ont chanté le chœur de M. Léon
 Palliard avec beaucoup de justesse, et nous regrettons qu'avec les éléments
 que possède sous la main notre habile chef-d'orchestre, il ne nous initie pas
 aux magnifiques chœurs que Weber a composés sur les chants patriotiques du
 poète allemand Kerner, ou ceux que Mendelsohn a intercalés dans VAnligone
 de Sophocle, et que nos voisins d'outre-Rhin peuvent entendre et apprécier
 chaque jour.
    Le quatuor de Ma tante Aurore et celui de l'Irato ont été fort bien ac-
 cueillis, le premier surtout, quoique l'exécution n'en fut pas irréprochable.
    Le premier acte d'Alceste, page sublime de Gluck, n'a pas été dignement
 compris du public, qui aurait eu besoin d'être préparé à cette musique si
 dramatique, si cornélienne, si je puis le dire. Aussi l'attention générale a-t-
 ellè fait défaut dès le second ou le troisième air. Une œuvre de cette nature
perd beaucoup, nous en Convenons, à être privée de l'attrait scénique. Mais
 elle ne peut se fractionner, comme quelques-uns l'auraient voulu, car là
tout s'enchaîne, tout a sa raison d'être. M lle Julienne s'est fait remarquer
par la manière dont elle a chanté les solos, ainsi que la ravissante romance