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                BIOGRAPHIE DU GÉNÉRAL DE LAPOYPE.                              79
de la précédente : comme la première, elles s'enorgueillissaient justement et
des hommes qu'elles avaient produits et des services qu'ils avaient rendus.
N'était-ce pas dans leurs rangs qu'avait pris naissance Loup de Lapoype, le
noble guerrier qui se signala d'une façon si brillante, en i346, à la bataille
de Crécy, qu'un de nos rois, l'infortuné Louis XVI, disait un jour en parlant
de lui au duc de Noailles, colonel des gardes-françaises sous lequel servait
de Lapoype gentilhomme, sur l'ancienneté de la famille duquel le duc de
Noailles avait semblé vouloir élever quelque doute : « Taisez-vous, duc, La-
poype vaut plus que vous, car un des siens a sauvé un Bourbon à Crécy. »
Enfin, Guichard de Lapoype, qui eut l'honneur de partager la captivité du
roi Jean; Gabriel de Lapoype bien jeune encore, et lieutenant d'une compa-
gnie de cent hommes d'armes?...
    Jean-François de Lapoype embrassa, avec l'élan généreux d'une âme ardente
et passionnée. la cause de la Révolution française. Homme aimable, au carac-
tère enjoué, à l'esprit gracieux et éminemment cultivé, Jean-François de La-
poype, qui était alors simple officier aux gardes-françaises, fréquentait assi-
dûment la maison de Fréron, le critique que ses longs démêlés avec Voltaire
ont rendu si célèbre. Bans cette maison, où se donnaient rendez-vous les lit-
térateurs et les hommes les plus distingués de l'époque, le jeune officier avait
tout d'abord remarqué une jeune fille douée à un haut degré des avantages
et des qualités qui assurent à une femme, dans le monde, un long et durable
succès.
   Celte fille était celle de Fréron : Jean-François .de Lapoype, qui n'avait
pu la voir et l'entendre sans l'apprécier et sans l'aimer, demanda et obtint
sa main. Ce mariage qui le rendait beau-frère de Fréron, celui-là même qui,
peu d'années après, fut appelé à siéger dans la Convention, acheva de dé-
terminer sa vocation politique.
   Depuis cette époque,, c'est une justice que nous devons nous empresser de
lui rendre, Jean-François de Lapoype est demeuré religieusement fidèle aux
convictions de sa jeunesse. C'est là un noble exemple à offrir aux générations
futures, que celui de cet homme que toutes les séductions du pouvoir ont
constamment trouvé inébranlable dans la résolution qu'il a prise de suivre,
sans dévier, la ligne de conduite politique qu'il s'est tracée. Combien compte-
t-on d'hommes, à notre époque de corruption et de trahison de toutes sortes,
qui, comme Jean-François de Lapoype, puissent justement se glorifier d'un
aussi généreux désintéressement et d'un pareil dévouement à leurs opinions
politiques ?.. Combien, au 'contraire, en avons-nous vus qui, foulant aux pieds
l'idole qu'ils avaient encensée la veille, se sont faits sans pudeur, le lendemain,
les courtisans et quelquefois même les séides du pouvoir qu'ils avaient le plus