page suivante »
NOTICE SUR MARIUS GRANET. 49 ments, la dignité jointe à l'affabilité de son caractère, et jusqu'à la grâce de sa conversation, qui pourtant avait de plus l'anima- tion d'une improvisation abondante et facile. Joignez à tout cela une belle et noble figure, des manières distinguées, vous aurez le portrait d'un homme qui voulut vivre trop ignoré, et qui, sur un plus grand théâtre, eût été mieux apprécié. Heureux au sein de sa famille, entouré par de vrais amis, pénétré des sentiments de haute piété, qui avait rempli sa vie, il termina sa longue et honorable carrière en 1834, emportant, les profonds regrets de tous ceux qui l'avaient connu. MARIUS GRANET. Granet disait souvent qu'il regardait la ville de Lyon comme sa seconde patrie, parce qu'il y avait fait ses premières études d'après nature, par son intimité avec les peintres lyonnais, et surtout par reconnaissance pour Grobon des conseils qu'il avait reçus de lui dans sa jeunesse. Ces mêmes motifs nous font pré- sumer qu'on ne lira pas sans intérêt quelques détails sur la vie et sur les ouvrages de ce peintre distingué. Marius-François, Granet, fils d'un honnête artisan, naquit à Aix en Provence, dans l'année 1775. C'était un si joli enfant qu'à cinq ou six ans, Madame la marquise de Fortin se plaisait à le faire venir chez elle pour jouer avec le plus jeune de ses fils, à peu près du'inême âge. Ce fut là qu'il passa ses premières années et que son intelligence commença à se développer sous les yeux de sa protectrice. Au sortir de l'enfance, comme il paraissait avoir du goût pour le dessin, Mme de Forbin lui fit donner des leçons par le professeur qui enseignait à son fils les éléments de cet art. Ils étudièrent ainsi conjointement pendant plusieurs années ; et de là naquit entre eux une intimité qui ne s'est jamais affaiblie. Cependant il fallut se séparer ; les événements de 1793 obligèrent le jeune comte de Forbin à suivre son père à Lyon pour prendre 4