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DU BUGEY. 15 élevée du Bugey". On y voit un bloc de grez primitif de six mètres en longueur et d'un mètre et demi en largenr, gisant sur un massif de roches jurassiques. Il est bon d'observer que cette nature de grez primitif n'appartient pas au Bugey, terrain essentiellement- tertiaire , et que si l'on en rencontre, ils y ont été jetés dans un cataclysme, ou ils y ont été apportés. La couleur bleuâtre de ce bloc, peut-être erratique, contraste avec la teinte ocreuse du rocher. Assis sur des aspérités, ce bloc laisse apercevoir en dessous un vide qui le détache du sol. Cette table de granit est connue dans le pays sous le nom de pierre de leva-nez, parce que, à une certaine dis- tance, elle figure de profil un nez en l'air. Deux autres blocs , moins gros, de môme nature, gissent non loin sous le monticule. M. Monnier prétend que ces trois pierres for- maient jadis un dolmen ; dans l'un de ces prétendus sup- ports, oh remarque un trou taillé au ciseau, comme pour re- cevoir un tenon de fer, accident qui n'accuserait pas un monument celtique, puisque les pierres druidiques sont essentiellement brutes , sans autre trace de la main des hommes que leur arrangement ou leur disposition. Finale- ment , la pierre de leva-nez semble devoir intéresser autant les géologues que les antiquaires. Du rivage du Rhône, nous nous transportons à Nantua , région pleine de dénominations celtiques attestées par la lé- gende de Saint-Amand, pour y inspecter, avec M. Monnier , des fragments de rocher qui nous paraissent moins drui- diques que la pierre du Jan. En allant de Nantua au port, sur le bord du lac, on aper- çoit au front du mont Dun, qui a conservé sa dénomination celtique, un groupe de rochers qui figurent, si l'on veut, un informe profil de tête humaine. Ce profil a un trou qui laisse apercevoir la lumière du jour, à la place de l'œil. Cette res- semblance est un peu fantastique et il faut être placé conve-