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472                MONOPOLE DE LA HOUILLE.
 des marchés sur le prix de la houille ? Ne vous en êtes-vous pas
 rendus maîtres. Ne les avez-vous pas haussés par votre propre
 volonté, sans que l'autorité publique soit intervenue ? Lorsque
 nous avons besoin pour chauffage d'une mesure de charbon,
 vous nous la faites payer 50 ou 75 c. de plus que le prix cou-
 rant antérieur à votre coalition, et lorsque nous demandons 25 c.
pour l'équivalent de l'excédent de travail que vous exigez de
nous, vous nous faites poursuivre sans pitié. La loi doit être
égale pour tous, pourquoi serions-nous condamnés lorsque vous
demeurez impunis ?
    Ce raisonnement n'était sans doute pas une excuse du délit,
mais il n'en était pas moins juste à l'égard des promoteurs du
monopole.
   Le ministre des travaux publics qui avait déclaré à la tribune
que le gouvernement était résolu à refuser à la Compagnie l'au-
torisation de cumuler dans ses mains les deux voies de transport
 affermées par elle, écrivit, à la même ^époque, au préfet de la
 Loire que la dissolution de la Compagnie était arrêtée en principe.
    Les populations , rançonnées par le monopole , attendaient
avec impatience l'exécution de cette mesure, lorsque M. Dumont
fut remplacé au ministère des travaux publics par M. Jayr, au-
jourd'hui président du conseil d'administration de la Compagnie
houillère. Non seulement le monopole fut toléré, mais on crai-
gnit un moment qu'il ne fût sanctionné, contre tous les principes
de loi et d'équité.
    La Compagnie publia, en 1847, un mémoire [Notes et Consi-
dérations ) pour justifier ses opérations; elle chercha à établir
qu'une concurrence déréglée, abusive, était nuisible à la conser-
vation de la richesse minérale , occasionnait une baisse exces-
sive dans les produits, et que, pour faire cesser ces abus, les ex-
ploitants des mines avaient dû se concerter et s'accorder.
    Des hommes d'esprit tentèrent de justifier la coalition par un
sophisme. « Ce bon accord, dirent-ils (p. 21), si désirable au
point de vue du meilleur aménagement des mines, le seul ration-
nel au point de vue commercial était proscrit par la loi, c'était
 a coalition -. l'association seule était légale. » Comme si la forme