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                      DE LA TABLE DE CLAUDE.                           459

 quête ne leur avait enlevé que quelques droits politiques, et
 leur avait donné, pour compensation, une participation plus
 ou moins étendue à la cité romaine. Au reste, la condition des
 municipes n'était nullement inférieure à celle des colonies, c'é-
 tait seulement autre chose : les colonies ne connaissaient que
 les lois romaines ; c'était par leurs lois particulières, par leurs
 propres institutions que se gouvernaient les villes municipes.
    La question ainsi posée, on voit que Lugdunum ne fut ja-
 mais une ville municipe : il n'eut jamais d'autres lois que les
lois romaines, d'autre droit public que le Jus Italicurn,. Lugdu-
num eut des Duwnviri, et n'eut jamais des quatuorviri ; c'est
là une autre preuve qu'il n'était pas municipe. Quand il y avait,
en effet, des quatuorviri, deux appartenaien à la colonie et deux
au municipe. Ce n'était point une ville ségusiave à qui Rome
avait laissé le droit de se gouverner par ses lois gauloises, c'é-
tait une ville toute romaine, bâtie de toutes pièces en vertu d'un
sénatus-coÇsulte, et habitée exclusivement par des colons ro-
mains, Lugdunum n'a jamais été qu'une colonie ; cette ville est
appelée colonie et non municipe, soit par les inscriptions, soit
par les écrivains latins : ainsi le problème est résolu.
   § VI. À qui profita le discours prononcé au sénat par l'empereur
Claude, et-pour qui réclama-t-il des droits politiques? évidem-
ment pour une classe d'hommes qui ne les avaient pas. L'ordre
logique nous ramène les Ségusiaves, sur le territoire desquels
les Romains avaient fondé la colonie de Lugdunum.
   Les Ségusiaves étaient un peuple conquis ; ils n'étaient ni alliés
ni citoyens romains; incorporés dans l'empire, ils n'en étaient que
des citoyens fort incomplets, et toute participation à l'adminsitra-
tion de la colonie leur était interdite. Tout porte à croire qu'ils
étaient soumis aux règles et aux procédures de la loi romaine, ils
étaient administrés par le gouverneur delà province. Ainsi donc,
leur condition était très-inférieure à celle des colons qui habi-
taient Lugdunum (1).

   (ij Dans mon Etude sur l'administration du Lyonnais sous les Romains, je
lis les lignes suivantes : « Les habitants de Lugdunum, colonie romaine, ne