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-'l31 DE L'ENSEIGNEMENT DU PAYSAGE, l'imitation ; il peut acquérir une manière originale, et il économise beaucoup de temps ; mais cette méthode, qui conduit à des résultats merveilleux, lors- qu'elle rencontre des élèves doués de moyens et d'une grande persévérance, a l'ineouvénient de décourager ceux qui ne sont pas privilégiés de la nature. Dans toutes les classes nombreuses, on remarquera que les élèves, heureuse- ment organisés, de même que les sujets dépourvus de moyens, constituent toujours une petite minorité ; or les méthodes dont nous venons d'exposer les principes ne sont véritablement applicables qu'aux élèves qui font excep- tion ; elles laissent donc une lacune à remplir pour la grande majorité. I.e mode d'enseignement qui lient le milieu entre les deux systèmes dont nous venons de parler, est celui qui débute par donner à copier à vue des modèles dessinés, cet exercice est prolongé quelquefois pendant longtemps avant de faire imiter des reliefs. Notre expérience nous laisse croire que cette.méthode est la plus généralement applicable dans les classes composées d'un grand nombre d'élèves. C'est particulièrement pour l'étude du paysage que notre opinion sera encore le plus facilement admise; car l'imitation du feuillage, par exemple, essayée d'après nature, au début, ne manque pas de rebuter la plupart des commençants. Souvent même , après qu'on leur a suggéré , par la copie des lithographies de divers artistes plusieurs manières d'imiter le feuillage , la difficulté reste encore extrêmement grande à leurs yeux. Après avoir motivé le choix d'une méthode générale d'enseignement, essayons de développer le plan de notre ouvrage. Nous avons eu en vue de préparer au dessin d'après nature les élèves qui commencent l'étude du paysage et de l'architecture pittoresque. Nous cherchons à atteindre ce but en écrivant des notions théoriques élémentaires, en donnant un recueil de modèles très-variés, pris dans tous les sujets d'étude dont la connaissance forme le paysagiste, et en faisant succéder au dessin des objets vus isolément ni» système d'exercices d'ensemble ayant les terrains et les ciels pour base. I/objet des notions préliminaires est : la perspective linéaire, les principes du dessin à vue, le dessin des ombres, la touche et la coloration en dessin. Pour compléter l'exposé qui précède et donner une idée pré- cise de la manière dont M. Tudot envisage la question de l'en- seignement, nous citerons encore le dernier alinéa de son intro- duction : A l'élève qui commence l'étude du paysage et des monuments, nous recom- manderons , dit-il, de trouver quelques instants pour acquérir des connais- sance en géologie, eu botanique et en archéologie : la science apprend à voir avec discernement. L'exercice le plus propre à former le paysagiste , est le