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                   DE L'ENSEIGNEMENT DU PAYSAGE.                            433
 ne les imitera qu'à peu près exactement, et l'a peu près, au début, est la
 perte du commençant ; plus lard, la précision lui devient impossible. De lon-
 gues années d'expérience ne nousont pas fourni d'exemples contraires à celle
 règle. La copie des formes géométriques est certainement la plus profitable
 au début : l'élève, s'essayant à reproduire un carré ou un cercle, peut aisé-
 ment reconnaître les incorrections de son travail ; le même avantage ne sau-
 rait être obtenu si, au lieu de lignes régulières, il débute par un tronc d'ar-
 bre ou une masure : l'irrégularité des formes de ce genre rend peu saisissables
 les inexactitudes d'une copie, et l'on perd ainsi l'occasion de progresser, car,
 dans cette voie, la fidélité des contours sera toujours secondaire. Le même
 inconvénient ne saurait avoir lieu en imitant d'abord des formes géométri-
 ques, ensuite des têtes qui exigent que la proportion et la forme soient pré-
 cises. Appuyons encore notre opinion par l'examen du système d'exécution
 particulier au paysage ; c'est par des coups de crayon donnés dans un sen-
 timent de touche imitative , et non par des hachures et des lignes continues
  que s'exécute le paysage dessiné. La touche veut être exécutée franchement,
 elle ne s'accommode guère du tâtonnement de celui qui commence. Elle
  nécessite donc une habitude acquise de trouver la place et la forme du
 contour sur lequel elle brode en quelque sorle. Comment peut-on raisonna-
 blement demander une copie passable au commençant qui est à la fois préoc-
  cupé de la touche imitative et variée du coup de crayon et de la place où il
 doit être donné? Celui qui parviendrait à vaincre celle difficullé aurait fait
 de grands progrés enseignés méthodiquement. Nous croyons donc que, pour
 réussir dans le genre du paysage, l'élève doit préalablement s'exercer au
 dessin de la tête.
     Une question de méthode, qui se présente naturellement ici, est de savoir
 s'il convient, ou non, de meltre à dessiner d'après nature le commençant qui
 veut faire du paysage. Cette question nécessite l'examen de deux méthodes
 opposées, dont voici les principes généraux : l'une place l'élève , au début,
devant des modèles en relief; l'autre donne au commençant, à calquer les
plus simples exercices dessinés. En suivant cette dernière méthode, lorsque
les doigts de l'élève sont rompus à reproduire d'une manière précise des lignes
droites et des lignes courbes dans toutes les positions, il cesse les calques et
s'exerce alors à acquérir de la justesse dans le coup-d'œil, en continuant d'a-
près des modèles dessinés. Au contraire, avec la méthode des reliefs, le com-
mençant attaque de front toutes les difficultés réunies : depuis le déliement
des doigts, le rapport des dimensions entre elles et la justesse des contours,
jusqu'à la traduction, en quelque sorte, des raccourcis et des effets perspec-
tifs. Par ce procédé, le commençant comprend mieux , il est vrai, le but de

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