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                        CORRESPONDANCE.                          343

tôt qu'il ne faut ni croix ni toiture aux deux clochers orientaux*.
Leur couronnement naturel est indiqué par celui des deux tours
occidentales, c'est-à-dire par une terrasse et une ceinture den-
telée surchargée de clochetons. Il y a plus, c'est que l'un de
ces clochers orientaux possède son couronnement de style tertiaire,
caché sous la toiture. La croix, architecturalement parlant, est
la terminaison des amortissements romans ou byzantins, mais
les tours ogivales ne l'admettent pas. Ainsi, contrairement à ce
que dit M. Bard, on devrait enlever les croix et les toitures.
   M. Bard aborde ensuite une question grave et délicate, il se
plaint de ce que l'église de Lyon, quœ novitates nescit, se laisse
vaincre par des goûts étrangers... mais il se console en pensant
que l'illustre prélat qui la gouverne n'y sera pas toujours, et
qu'alors...
   En lisant ces phrases, il semble que le feu est aux quatre coins
de l'Église de Lyon : il semble que l'hérésie et le schisme déchi-
rent ses entrailles, car voilà que les vieux chanoines ne s'enten-
dent plus avec les jeunes. Et tout ce scandale se fait au sujet
de la musicomanie et de la gothicomanie, les deux plaies de l'É-
glise. Si l'Église n'avait que ces deux plaies à combattre, sa be-
sogne ne serait pas si difficile. Il y en a bien d'autres que M. Bard
aggrave sans s'en douter.
   Quelle plaie ! en effet, que la présence d'un buffet d'orgue dans
une cathédrale comme Saint-Jean ; de l'orgue, l'instrument le
plus liturgique qui soit au monde; de l'orgue dont les sons mé-
lancoliques et graves s'unissent si bien à la prière !
   Quelle plaie ! que cet orchestre d'enfants de chœur qui ne
sont plus de petits anges comme autrefois, mais de vrais petits
ménétriers ! Quelle idée vous nous donnez du chœur de l'église
de Saint-Jean ! Fort heureusement que vous nous dites ensuite
que c'est encore le point du monde où le culte s'exerce avec le
plus de dignité et de noblesse.
   D'abord, M. Bard sait, comme tout le monde, que le buffet d'or-
gue n'est placé au fond de l'abside que provisoirement. En se-
cond lieu, que les motets ou autres chants puissent avoir un
caractère plus religieux, qu'il y ait des modifications à intro-