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310                   NOTICE BIOGRAPHIQUE
 trouvé de quoi assurer son sort au milieu des malheurs de l'exil.
 D'un autre côté, Frédéric Guillaume, roi de Prusse, donnait, le
 22 mai 1797, à son ministre d'État, pour la Prusse orientale,
 l'ordre de confirmer la nomination de l'abbé Bonnevie au
 prieuré vacant de Saint-George , près la chapelle du château de
 Heilsberg, et, le 3 août suivant, l'abbé Bonnevie, en cette
 qualité , prêtait serment de foi et hommage au roi de Prusse.
 Nous n'avons pas été peu surpris, en lisant la formule du ser-
 ment présentée par une autorité civile protestante, d'y lire la
 proclamation publique et manifeste en la foi de l'Immaculée
 conception de Marie, Mère de Dieu. « Que Dieu m'assiste, » li-
 sons-nous dans cette formule, « par son fils Jésus-Christ, Marie
 comblée de bénédiction, immaculée du péché originel, Mère de
 Dieu, et tous les saints du paradis. »
    L'abbé Bonnevie, en se liant davantage au prince évêque de
 Warmie, par son acceptation du prieuré de Saint-George, ne re-
 nonçait pas cependant à rentrer dans sa patrie, aussitôt que la
 tempête révolutionnaire serait apaisée. « Je vois, avec la plus
grande satisfaction, lui écrivait alors l'archevêque , duc de
 Rheims, que, malgré les avantages dont vous jouissez, vous
êtes déterminé à rentrer dans le diocèse, dès que les circons-
tances le permettront. Il n'y a que la divine Providence qui
puisse connaître cet heureux moment ; il faut espérer qu'après
nous avoir fait passer par toutes les filières de sa justice, elle
daignera nous regarder dans sa miséricorde, et ramener à. elle
les peuples si cruellement égarés depuis si longtemps. »
    En effet, l'abbé Bonnevie ne resta que neuf ans auprès de son
bienfaiteur le prince évêque de Warmie. Les jours'devenant plus
sereins , grâce aux victoires et à la large politique du premier
consul, le retour dans sa patrie lui parut plus facile ; il revint à
Paris avec de puissantes recommandations de quelques person-
nages importants, déjà attachés à la cause de Bonaparte. L'oncle
du futur empereur venait d'être nommé au siège archiépiscopal
de Lyon, et ne pouvant plus composer son Chapitre des noms
illustres de la monarchie, il chercha à s'entourer d'hommes
distingués par la piété et par les talents. Ce furent MM. de Rully