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226 PASSAGES ET SÉJOURS eux des princes, des cardinaux, des prélats, avec toute leur suite. 11 s'y trouvait déjà vingt préfets des départements méridio- naux et des députations de toutes les villes environnantes. Bonaparte, en choisissant Lyon pour le lieu de cette assem- blée, avait admirablement compris les intérêts commerciaux des deux pays , car à Lyon s'échangeaient les produits de la Lom- bardie et des provinces de l'Est. La présence des hommes les plus influents de l'Italie devait renouer les anciens rapports et cimenter une nouvelle alliance entre les deux nations. Le Ministre des Relations extérieures, M. de Talleyrand, ar- rivé depuis le 28 décembre 1801 et logé à l'hôtel de l'Europe, s'y occupait, tous les jours, des grandes questions qui allaient être débattues, et recevait, chaque soir, à une table de quatre- vingts couverts, les illustres étrangers et les citoyens les plus distingués de la ville. C'est à un de ces banquets, qu'une at- taque d'apoplexie foudroyante frappa, le 30 décembre 1801, l'archevêque de Milan, Visconti. Le Ministre de l'Intérieur, Chaptal, descendit à la Préfecture, le 6 janvier 1802. Ce fut le 11, à huit heures du soir, par un froid très-vif et à travers des flocons de neige, que la voiture de Bonaparte ar- riva au bas de la montée de Balmont, où il était attendu. Le lieu, l'heure et le temps forcèrent heureusement les orateurs à ne prononcer que de courtes harangues. Une cavalcade de jeunes gens était allée au-devant du Ier Consul. Leur costume se com- posait d'un frac bleu, d'un panache blanc et bleu et d'un sabre. Leur drapeau avait cette inscription : Les Lyonnais à Bona- parte, et il était surmonté d'un globe au chiffre de Bonaparte, avec cette devise au-dessous -. Sic virtusevexit ad astra. Le général Duhesme, commandant la division, avait éche- lonné ses troupes sur les quais et dans les rues que devait tra- verser le 1er Consul, et l'attendait avec un brillant état-major. A Vaise, sur un arc-de-triomphe tout composé en feuillage, les habitants avaient rappelé le souvenir d'un précédent séjour ; on y lisait : « Le Ier Consul de la République française a habité ce fau-